Pierre Gattaz : « Aujourd'hui, l'entreprise est en danger dans notre pays »

Lors de son premier discours en tant que président du Medef, Pierre Gattaz s'est montré très offensif. Après avoir tiré le signal d'alarme sur la situation des entreprises françaises, il a décliné son programme d'action et ses priorités : alléger le coût du travail, abaisser la fiscalité et simplifier le quotidien administratif des entreprises. Il souhaite signer un pacte de confiance avec le gouvernement et les partenaires sociaux, pacte qui, s'il est respecté, pourrait permettre de baisser rapidement à 7% le taux de chômage de la population active.
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Après l'élection, l'action ! Il avait prévenu lors de la campagne qu'il voulait incarner un Medef d'action et non plus de réaction. Le premier discours de Pierre Gattaz en tant que président de la première organisation patronale de France est sans surprise. Il y a urgence selon lui à se préoccuper enfin du sort actuel des entreprises. « Aujourd'hui, l'entreprise est en danger dans notre pays . Depuis le début de l'année, on dénombre 1.000 chômeurs de plus par jour. 1.000 personnes qui perdent leur emploi par jour ! C'est affolant et inadmissible! », a-t-il déclaré au Palais des Congrès, estimant que les emplois aidés ne pouvaient à eux seuls régler la question de la montée du chômage.

Un pays qui n'aime pas ses entreprises

« Il faut constamment rappeler à la France et aux Français, que ce qui crée de l'emploi et de la richesse dans notre pays, ce sont les entreprises. Les politiques de l'emploi devraient donc d'abord être des politiques en faveur des entreprises. (...). Or, notre pays ne comprend pas ses entreprises et ses entrepreneurs, notre pays ne les aime pas suffisamment, notre pays les contraint au lieu de les aider, notre pays les taxe au lieu de les alléger, notre pays les accable trop souvent au lieu de les encourager... », a martelé Pierre Gattaz.

Quelles sont ses solutions pour résoudre l'urgence ? Rappelant ce qu'il préconisait ces derniers mois lorsqu'il était à la tête du Groupe des fédérations industrielles (GFI), le chef d'entreprise préconise un transfert sur cinq ans de 50 milliards d'euros de cotisations sociales qui pèsent sur le travail vers des mécanismes de type TVA et CSG. Il souhaite aussi une baisse sur cinq ans des prélèvements obligatoires de l'ordre de 50 milliards d'euros, en impôts divers et taxes qui pèsent sur nos marges.

Un Medef de combat

« Et là-dessus, mon message est clair : nous n'accepterons plus de hausse des prélèvements obligatoires, ni de hausse de taxes ou d'impôts qui pèsent sur nos activités. On nous dira 'c'est impossible' ! Mais 100 milliards d'économie sur cinq ans, c'est moins de 2% d'économie par an sur un budget global de 1.200 milliards. C'est ce que nous, entreprises, savons réaliser sans drame lorsque le contexte économique nous impose des réformes. » Le ton est donné. Le Medef d'action et de combat est déjà sur les rangs.

Enfin, Pierre Gattaz réclame une démarche de simplification du code du travail, « non pas pour diminuer les droits des salariés, simplement pour le rendre opérant et compréhensible pour tous ». « Je dis toujours que nous avons trois millions de TPE, si chacune de ces TPE embauche une personne, nous réglons le problème du chômage. Par exemple, nous avons su imaginer le Chèque Emploi Service Universel (CESU) pour les particuliers qui souhaitent embaucher quelqu'un. Pourquoi ne pas faire de même pour les TPE ? », suggère-t-il.

Dialoguer avec le gouvernement et les partenaires sociaux

Concrètement, ces trois mesures d'urgence que sont la fiscalité, la compétitivité et la simplification, seront regroupées dans un premier chantier intitulé « Etats Généraux de l'Entreprise », qui sera présenté et discuté lors de l'Université d'été du Medef du 28 au 30 août. Cette stratégie devra ensuite nourrir le projet France 2020 que le nouveau Medef veut porter en concertation avec le gouvernement et les partenaires sociaux, les syndicats et les autres organisations patronales. « Je crois à la réforme par la négociation sociale. Et le succès de l'Accord National Interprofessionnel de janvier dernier nous démontre que les partenaires sociaux sont capables de faire bouger les lignes. Je crois aussi que, pour se réformer, la France a d'abord besoin de négociations sociales au plus près du terrain, c'est-à-dire dans les branches et les entreprises elles-mêmes », a précisé Pierre Gattaz.

Des personnalités qualifiées de tous les horizons au conseil exécutif

Pour mener son programme à bien, Pierre Gattaz pourra compter sur le soutien de personnalités qualifiées au sein du conseil exécutif, dont les profils sont très éclectiques. Outre Jean-Claude Volot, Jean-François Pilliar et Thibault Lanxade, il sera également composé de Maxime Aiach, le PDG de Domia Groupe (Acadomia et Shiva) et président de la Fédération du Service au Particulier (FESP), Marie-Claire Capobianco, membre du Comité exécutif du groupe BNP Paribas, directeur des Réseaux France, Anne-Marie Couderc, administratrice de Plastic Omnium et de Véolia Transdev, Jean-Pierre Letartre, président d'Ernst&Young en France, Christian Nibourel, président d'Accenture France Benelux et président du Groupement des professions de services (GPS), Florence Poivey, présidente d'Union Plastic et présidente de la Fédération de la Plasturgie, et Claude Tendil, le PDG de Generali, président d'Europ Assistance et vice-président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA).

 

>> Pour aller plus loin, retrouvez l'interview de Pierre Gattaz à la Tribune des Décideurs

Commentaires 48
à écrit le 27/08/2013 à 11:31
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profils eclèctiques certes mais tous venant de grandes entreprises ?! et les pme ?

à écrit le 04/07/2013 à 14:44
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Si l entreprise est en péril, alors qu allons-nous devenir ?

à écrit le 04/07/2013 à 14:38
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Pour ou contre l entreprise, telle est la question ? Je prélève autant d impôts que je veux. Les prélèvements et les dépenses ne cessent d augmenter. Gare à la dette qui va nous tomber sur la tête ! En Espagne, ça fait mal ! Il y a des erreurs de gou...

à écrit le 04/07/2013 à 14:09
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La liste des comptes à l étranger sera-t-elle publiée ? c est amusant les ordinateurs, on appuie sur des touches et ça écrit à l écran. Encore faut-il savoir lire. Et compter les milliards du déficit qui font monter impôts et chômage. Et si faisait u...

à écrit le 04/07/2013 à 12:28
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Le déficit s agrandit, à mesure que les impôts augmentent et le chômage aussi. L entreprise est-elle autorisée en France ? Comme par exemple la production d automobiles ?

le 04/07/2013 à 13:22
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Tout est fait, je dis bien TOUT, pour DÉMOLIR le secteur privé. quand il sera MORT, ce qui ne saurait tarder, qui paiera pour engraisser nos politiques inutiles ?

à écrit le 04/07/2013 à 11:54
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Ici l'avenir c'est le plein chômage, l'aide aux personnes âges, une économie tournée vers l'aide à la personne et le tourisme. Même le luxe est produit pour l'essentiel en dehors de l'hexagone!! C'est la fin! Je suis totalement d'accord avec l'avis d...

à écrit le 04/07/2013 à 11:44
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Le medef, lance un appel à la population. Alors : MAYDAY MAYDAY ! Humanité en péril !Manifestons pour le salut public!

à écrit le 04/07/2013 à 11:40
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Je détruis, je m enrichis ! Je mens, je détourne. Grand seigneur je dépense sans résultat ! J endette et je fais du chômage ! Je distribue des prébendes, je fais fermer les usines, je fais de la paperasse, paupérisation générale par la dette ! Mais q...

à écrit le 04/07/2013 à 10:03
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Il y a en effet un problème dans ce pays. Les jeunes générations n ont droit ni au travail, ni au logement, ni à la retraite alors qu on fait sauter le système social et que le pays est en faillite ! Le déficit menace notre niveau de vie qui ne cesse...

à écrit le 04/07/2013 à 9:53
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Alors le pays saute ? C est la déroute de 40, la France morte, la faillite nous voila ! C est un système qui détruit les citoyens ! Il n y a pas d avenir économique dans ce pays ! La population en a assez du président paresseux ! On nous fait du Brej...

à écrit le 04/07/2013 à 9:49
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de toute facon nos politiques n'aiment pas les entrepreneurs et donc les riches pourtant on sait les taxer mais on ne balaye pas devant sa porte et on ne veut pas voter la loi sur le cumul des mandats reviser la constituton pour supprimer le dortoir...

à écrit le 04/07/2013 à 9:31
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les français en ont assez de toujours payer plus pour les bonus et parachutes dorés du privé.Les entreprises françaises sont extremement profitables,le cac 40 n'a jamais versé d'aussi juteux dividendes.le gouvernement socialiste ne doit pas céder et...

le 04/07/2013 à 9:47
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Ils en ont aussi assez de payer pour les administrateurs d Etat qui font fortune sur le dos du peuple. La fonction publique, c est le double des autres pays sur la précarité et le chômage des salariés ! L administration est hors contrôle démocratique...

à écrit le 04/07/2013 à 9:29
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Mr Gataz pouvez-vous nous expliquer ce qu est la déperdition d argent nationale ? Le précédent suédois des années 90 est-il souhaitable ? Faire des chateaux en Espagne, n est-ce as dangereux ? Que pouvez-vous dire du financement de lactivité en Franc...

à écrit le 04/07/2013 à 9:28
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Le MEDEF passe à l'attaque..... sauf que cela fait plus de 30 ans que la France croule sous les prélèvements... Trop tard. Vous allez encore composer avec le pouvoir en place. LA FRANCE EST MORTE. Ce n'est pas 100 milliards sur 5 ans d'économies sur ...

à écrit le 04/07/2013 à 9:14
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L entreprise en péril ? Et l Etat aussi ! Pour cause de faillite nationale ! La population, 4 français sur 5, est contre la politique de chômage du gouvernement. L Europe plombe le monde par son incurie et exclut largement les jeunes générations. C e...

à écrit le 04/07/2013 à 9:14
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Encore un patron qui pleure, mais le vrai problème c'est que les entreprises françaises ont du mal à s'adapter à l'économie mondiale alors ont se sert des charges sociales comme bouc émissaire de leurs difficultées. Pourquoi les patrons ne réclament ...

à écrit le 04/07/2013 à 8:49
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Tout le monde se plaint , mais que fait-on ? Les financiers, banquiers et autres commis obligés des socialistes participent à terroriser les entreprises au nom d'une idéologie qui a pour objectif d'aliéner la société... " L'homme ne doit être qu'une ...

à écrit le 04/07/2013 à 5:22
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Les différents gouvernements de droite comme de gauche y compris celui de M. Sarkozy ont toujours considéré non pas dans le discours dans lequel excelle le politique l'entreprise comme le variable de tous les maux de la France . Ne parlons pas des él...

à écrit le 03/07/2013 à 23:05
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En avant monsieur Gataz, vous le savez bien tout le monde l attend, en avant ! La société vous soutient ! Faites un monde meilleur !

à écrit le 03/07/2013 à 22:44
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Debout on applaudit, ça suit! En avant Mr Gataz, c parti! Un monde meilleur!

à écrit le 03/07/2013 à 22:07
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Quand on lit la plupart de ces commentaires, on a la confirmation que Gattaz a raison: en France, l'entreprise, c'est l'ennemi. Le patron est un profiteur, l'actionnaire est un spéculateur, le salarié est une victime. Karl Marx n'aurait pas dit mieux...

le 03/07/2013 à 22:18
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L'entreprise est l'ennemi des socialosbolchéviques, comme toujours en France, alors que c'est elle qui les fait vivre.

à écrit le 03/07/2013 à 22:04
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Incompréhensible ,cette outrance !!! La crédibilité s'acquiert en étant raisonnable... Et c'est tout le contraire que les premières déclarations de M.Gattaz montrent ,bien malheureusement !!! Pour une fois qu'une large majorité de Français soutienne...

à écrit le 03/07/2013 à 21:34
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ce mec se prend pour qui ???? les têtes et les chevilles ont enflées pour certains .ils devrait se poser la question de la part de responsabilités des chefs d'entreprises dans les difficultés économiques du pays .il me semble que le patronat a eu du ...

à écrit le 03/07/2013 à 21:17
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j'espère qu'il va se poser des questions sur le cas des patrons de PME qui veulent réussir sans se développer, qui sont très frileux à l'export ...,(une étude parlait de ces sujets il y a qq mois ),sur le manque de compétitivité de certains secteurs...

à écrit le 03/07/2013 à 20:53
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Pas plus en danger que les SDF, dont le nombre a augmenté de 50% en 10 ans, dont 35% sont des gosses et dont un meurt tous les jours.. Désolé mais il y a des priorités. Les entreprises bénéficient déjà de 70 milliards d'aides publiques, d'un code du...

le 04/07/2013 à 4:42
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arrêtez de dire n'importe quoi !!! les entreprises demandent la suppression de 100 milliards de charges, car ces charges sont si lourdes que cela empêche les entreprises d'innover ou d'embaucher !! si il n'y a pas de charges, il n'y aurait aucun beso...

le 04/07/2013 à 9:24
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Faut être un peu raisonnable, 100 milliards d'euro c'est deux fois le produit de l'impôts sur le revenu et l'état n'a pas les moyens de faire un tel cadeau au MEDEF. Le patronat bénéficie des allègements de charge sociales sur les bas salaires, des h...

à écrit le 03/07/2013 à 20:05
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L'entreprise est en danger dans notre pays mais l'essentiel est d'octroyer 400 euros de prime supplémentaire aux enseignants du primaire . De plus l'éducation nationale recrutera 10000 personnes en plus des 60000 initialement prévus. M. Hollande pren...

à écrit le 03/07/2013 à 19:31
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Depuis 20 ans la part des bénéfices qui tombent dans la poche des actionnaires est passée de 30% à 80%. Pas étonnant que les entreprises n'aient plus de marge de manoeuvre pour investir et innover. A méditer quand le MEDEF réclame encore plus de pre...

le 03/07/2013 à 19:48
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N'importe quoi! Citez donc vos sources! La vérité est que la répartition de la valeur ajoutée est stable (66% pour les salariés). En revanche, vu l'augmentation des impôts, plus rien ne reste pour les actionnaires et l'investissement des entreprises....

le 03/07/2013 à 21:31
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@ Ben dis donc : la France est très bien placée au niveau des investissements étrangers http://www.tresor.economie.gouv.fr/6384_Tableau-de-bord-de-lattractivite-de-la-France-edition-2012 . Et pour ce qui est des dividendes, je vous conseille le pa...

le 04/07/2013 à 4:49
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je n'ai aucun besoin de lire des statistiques pour vous dire : 1) les salaires sont restés trop bas pendant que les charges sociales et taxes en tous genres grimpaient dangereusement 2) si les dividendes montent, c'est que la part des actionnaires m...

le 04/07/2013 à 11:12
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Et en plus, Monsieur JM57 ne sait manifestement pas que les dividendes sont versées après IS. Pour maintenir le même niveau brut de dividendes qu'ailleurs sur une base qui s'effondre, il est normal que le taux augmente. Je lui conseille de lire un ce...

à écrit le 03/07/2013 à 18:46
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Enfin du bon sens ! Enfin de l'air frais ! Enfin un langage de vérité ! Ce que dit Gattaz est une évidence pour ceux qui ont un minimum de capacité à comprendre l'économie. Mais ce minimum est-il dans la cervelle de nos dirigeants ?

le 03/07/2013 à 19:09
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Oui mais n'attendez RIEN de la cervelle de nos dirigeants qui est constituée de pâte molle... L'économie ? Ils en ignorent même la signification. Bon courage à Pierre Gattaz...!

à écrit le 03/07/2013 à 16:55
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Le MEDEF viendrait-il de découvrir l'eau chaude ? Les entreprises ne sont pas en danger, elles sont cuites..! Monsieur le Président..! J'ai préféré vous informer...!!

à écrit le 03/07/2013 à 16:37
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Tiens le retour de jérémiades... Le MEDEF représente les entreprises qui peuvent "optimiser" leur fiscalité et délocaliser... Et qui depuis trente ans ont globalement connu une baisse de leur fiscalité (et une hausse moindre des charges). Le gouverne...

le 03/07/2013 à 16:45
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Oui. Il plaide pour sa chapelle. C'est évident. N'a t il pas reçu mandat à cet effet?

le 03/07/2013 à 16:59
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"Sa" chapelle, c'est une ETI à capital familial, employant 2500 personnes principalement en France, dynamique, innovante, qui ne délocalise pas et qui exporte beaucoup... Exactement le "maillon" d'entreprise qui fait défaut à la France et qui sauve l...

à écrit le 03/07/2013 à 16:21
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Vas-y Pierre, fonce! 3200 pages dans le code du travail, 147 taxes, une fiscalité qui change toutes les semaines, et j'en passe... Si tu décides de faire comme papa et de rassembler 30.000 chefs d'entreprises pour faire pression pour que ça change EN...

le 03/07/2013 à 17:45
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Tout à fait. Vous venez de résumer le mal Français.. Je n'ai pas d'à priori négatif contre cet homme mais je pense qu'il faudrait commencer par agir concrètement en imposant de jeter à la poubelle tous ces codes qui ne font que paralyser notre Pays c...

à écrit le 03/07/2013 à 16:19
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On attend la suite...

à écrit le 03/07/2013 à 16:18
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Bon courage! Face a une population devenue socialo-anarcho-communiste, paresseuse et jalouse, ça va relever du miracle!

le 03/07/2013 à 16:29
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Non, les Français ne sont pas paresseux. Petit patron, je peux le constater tous les jours! Ils bossent, et ils aiment leur boulot. Ils sont juste victimes de minorités braillardes qui étouffent ce pays de leur malêtre. Leur seul crime : être passifs...

le 04/07/2013 à 9:00
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En revanche les rentiers aigris qui dénigrent leur pays ne valent rien...

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