La Tribune. Que pensez-vous des mesures de simplification administrative à destination des entreprises, notamment des plus petites, annoncées aujourd'hui par le gouvernement ?
Cela va incontestablement dans le bon sens. Nous étions demandeurs. On ne peut qu'être d'accord avec, par exemple, la baisse des frais d'inscription au registre du commerce ou tout ce qui simplifie les différentes démarches d'immatriculations Mais je trouve choquant que ces annonces interviennent au moment même où le gouvernement décide de réduire les aides aux entreprises à hauteur de 1,5 milliard d'euros. Ce n'est pas très courageux de tenter d'occulter certaines décisions avec d'autres que l'on met davantage en avant.
Pourtant, il faut bien réduire les dépenses ?
Nous sommes dans une situation où les administrations centrales sont hystériques car on ne sait pas si demain la France va devenir une nouvelle Grèce avec des licenciements de fonctionnaires. On dépense encore trop et les rentrées fiscales en 2013 seront moins élevées que prévues. Or l'administration d'Etat devrait commencer par s'appliquer des économies à elle-même. C'est une question de méthode. Actuellement, elle fait faire les économies par les autres. En fait, L'administration essaie par tous les moyen d'échapper au cyclone en faisant porter le chapeau aux autres ?
Vous avez des exemples ?
Oui, par exemple, le ministère des Affaires sociales a tout fait pour que des postes soient supprimés dans les caisses d'allocations familiales. Or en dessous d'un certain niveau d'agents, ces caisses ne savent plus comme exercer leurs missions. Même chose avec les réseaux consulaires (chambres de commerce et de métiers). L'Etat n'a de cesse de baisser leurs subventions, encore 300 millions d'euros aujourd'hui. In fine, tous les crédits d'interventions aux corps intermédiaires sont supprimés. Résultat, en 2014, l'UPA ne pourra plus accompagner le développement des petites entreprises, faute de moyens. Je le répète, la politique actuelle consiste à fermer les robinets pour ne pas à avoir à assumer des coupes dans les administrations. Il y a vrai souci de l'organisation de l'administration en France. C'est ce qui nous met mal à l'aise avec les simplifications administratives. Nous les défendons mais elles occultent les vraies questions sur les économies à réaliser.
Et la nouvelle règle du « silence de l'administration vaut acceptation » ?
C'est exactement la même chose. Nous sommes satisfaits de cette nouvelle règle que nous demandions depuis longtemps. Mais c'est vraiment dommage que cela intervienne dans ce contexte. On a le sentiment que le gouvernement est prêt à tout parce qu'il sait qu'il va encore nous demander des efforts.