Le débat ne cesse de prendre de l'ampleur sur l'encadrement du travail dominical. Forts du soutien de l'opinion, les magasins de bricolage Castorama et Leroy Merlin ont décidé de poursuivre leur bras de fer avec les syndicats. Les dirigeants des deux enseignes ont décidé d'ouvrir à nouveau la plupart de leurs points de vente franciliens ce dimanche 6 octobre. Les deux chaînes de distribution spécialisée sont pourtant frappées par la justice d'une interdiction de travail dominical.

Mais elles ne s'y plient pas afin de maintenir la pression. "On a décidé d'ouvrir nos neuf magasins comme la semaine dernière", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) un porte-parole de Leroy Merlin. Un peu plus tôt ce vendredi, une source restée anonyme avait fait savoir à l'AFP que les magasins Castorama allaient également ouvrir ce dimanche.

Au final, sur les 15 magasins de bricolage d'Ile-de-France des deux enseignes, seul le magasin Castorama de Villetaneuse (situé en Seine-Saint-Denis), déjà sous le coup d'une précédente décision de justice de décembre 2012, restera fermé.

Pas d'évolution de la loi avant fin novembre

Face à cette pression, le gouvernement campe sur sa position. Si Castorama et Leroy Merlin espèrent une révision de la loi Maillé de 2008-entrée en vigueur en 2009 -, le gouvernement ne l'entend pour l'instant pas de cette oreille. Benoît Hamon, le ministre de la consommation, jugeait le 28 septembre "inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice".

Lundi, une réunion de crise sur le travail dominical s'est tenue à Matignon. L'exécutif, bien embarrassé, a décidé de ne pas trancher immédiatement et de confier à l'ancien patron de la RATP, également ancien président de La Poste, Jean-Paul Bailly, une mission de concertation en vue de la rédaction d'un rapport dont la remise au gouvernement est prévue pour fin novembre.

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Ces ouvertures engendreront-elles le paiement de fortes amendes ?

Bien que le tribunal de commence de Bobigny ait décidé que toute ouverture de l'un de ces points de vente le dimanche entrainerai le paiement d'une astreinte de 120.000 euros par magasin et par jour, Castorama et Leroy Merlin pourraient bien y échapper. En effet, ils ont sollicité et obtenu des autorisations spéciales auprès de préfets et maires, voire un classement en PUCE (Périmètre d'usage de consommation exceptionnel).

Pour les neuf magasins Leroy Merlin concernés, toutes ces autorisations temporaires ont été obtenues. Du côté de son concurrent Castorama, plusieurs dérogations préfectorales ont été obtenues, d'autres sont toujours en cours d'obtention ce vendredi soir. Les deux enseignes arguent par ailleurs qu'elles disposent de l'autorisation d'ouvrir cinq dimanche dans l'année, et ce, à leur convenance.

Leroy Merlin et Castorama continue donc leur bataille pour pouvoir ouvrir librement le dernier jour de la semaine. Ils ont fait appel de la décision du tribunal de Bobigny datée du 26 septembre les en interdisant, dénonçant "l'imbroglio hallucinant" qui règne entre les différentes autorisations d'ouvertures et dérogations.

Castorama et Leroy Merlin soutenus par la majorité des consommateurs

Et les Français dans tous ça ? Ils seraient majoritairement pour l'ouverture de ces magasins le dimanche, d'après un sondage CSA réalisé cette semaine pour Les Echos et l'institut Montaigne.

Ainsi, huit Français sur dix se sont prononcés en faveur du combat des deux spécialiste de la grande distribution. Si les sympathisants de droite sont plus nombreux avec 92% d'avis favorables, les électeurs de gauche ne sont pas en reste et prônent une ouverture des magasins de bricolage le dimanche à 74%, y compris parmi les soutiens du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

>> 2 Français sur 10 défavorables à l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche

Yves-Marie Cann (CSA) a commenté ces résultats auprès des Echos:

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