43% des entreprises françaises cotées sont détenues par des étrangers

Les actionnaires non-résidents détenaient seulement 23% de ces sociétés en 1995. A l'inverse, les investisseurs particuliers, dont la part était de 25% en 1995, ne représentent aujourd'hui que 10%.
L'Etat est aussi plus présent dans les sociétés françaises cotées, passant de 3% à 7%. Reuters

Quasiment la moitié des sociétés françaises cotées en Bourse appartiennent... à des étrangers. La part des actionnaires non-résidents (fonds d'investissements, fonds de pension, fonds souverains ou entreprises) dans ces entreprises n'était "que" de 23% en 1995. Elle s'élève désormais à environ 43%, révèle une étude publiée mardi par l'Observatoire de l'épargne européenne (OEE) et la banque de données économiques IODS.

Recul des investisseurs particuliers

L'Etat est aussi plus présent, passant de 3% à 7%, après avoir néanmoins atteint un pic à 12% au début de la crise financière, en 2008.

A l'inverse, les investisseurs particuliers, qui en 1995 détenaient 25% des actions de ces sociétés, n'en possèdent aujourd'hui que 10%. En dix-huit ans, la part des fonds d'investissement français est en revanche restée exactement identique, à 12%, de même que celle des banques tricolores, à 5%.

Les entreprises françaises, qui représentaient 25% en 1995, ne possèdent plus que 20% de ces sociétés cotées. Depuis 2008, lorsqu'elles détenaient 15%, elles ont toutefois renforcé leur présence.

La même tendance en Europe

Une évolution similaire a d'ailleurs eu lieu dans l'ensemble de l'Europe puisque, entre 1975 et 2013, la part des investisseurs étrangers dans l'actionnariat des sociétés cotées des pays de l'Union européenne est passée de 10% à plus de 45%.

Les auteurs de l'étude remettent toutefois en cause la pertinence du critère de la nationalité. Le poids des non-résidents dans la capitalisation boursière européenne serait en effet divisé par deux si l'on considérait qu'un investisseur "domestique" peut être un investisseur européen, et non plus seulement national, expliquent-ils.

Poids marginal des Etats

Malgré les prises de participation - le plus souvent provisoires - des Etats dans le capital d'institutions financières en difficulté, lors de la crise, ceux-ci, comme les banques, n'ont plus qu'un poids marginal. Les fonds de pension et les sociétés d'assurance européens, après avoir atteint un pic de 28% en 1992, ont eux aussi décliné régulièrement et leurs portefeuilles ne représentent plus que 8% de la capitalisation boursière.

"Une part importante de la baisse relative de la détention d'actions en direct des fonds de pension, des sociétés d'assurances et des ménages a pour contrepartie l'augmentation des fonds d'investissement européens", les plus gros étant souvent basés en Irlande et au Luxembourg, explique l'étude.

L'importance des entreprises non financières a été divisée par deux, de 30 à 16%, et celle des actionnaires individuels par trois, de 30% à 11%.

Commentaires 3
à écrit le 05/06/2014 à 0:07
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Alors on n'entend plus le fn dire que les immigrés et les étrangers volent notre boulot ?

à écrit le 04/06/2014 à 21:59
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Où sont les fonds de pension français pour investir dans le CAC 40 ?? Où sont les appels du gouvernement à investir dans les entreprises françaises ?? Où est le rappel : " la finance est mon ami !" par F.Hollande ??? Cqfd.

à écrit le 04/06/2014 à 8:48
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un bel article , je souligne que le paradoxe c'est que de nos jours fiscalement un particulier se voit taxé si il investit dans une entreprise cotée en plus de la gamelle en cas de crash , il prefere investir dans le livret A qui fait ensuite les cho...

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