
Et dire que François Hollande avait fait campagne, en 2012, sur la réduction du déficit public à 3% du PIB en 2013... Selon le rapport de la cour des comptes sur "la situation et les perspectives des finances publiques", publié ce mardi matin, le déficit pourrait encore atteindre 4% du PIB en 2014. Ce dérapage par rapport à la prévision de Bercy (3,8% du PIB) tiendrait avant tout à la faiblesse des recettes.
La Cour souligne l'incertitude sur la prévision de croissance (+1% pour le PIB cette année) dont on sait qu'elle sera difficile à atteindre, après la stagnation du premier trimestre. Il pourrait en résulter des recettes inférieures aux prévisions. En outre, relèvent les magistrats, le gouvernement a peut-être surestimé l'élasticité de certains prélèvements obligatoires par rapport à la croissance: il a tendance à prévoir, pour une hypothèse donnée de hausse du PIB, une progression spontanée des rentrées fiscales supérieure à la réalité. Cet aléa jouerait sur deux à trois milliards de recettes en moins, par rapport aux prévisions.
Au total, le déficit de l'ensemble des administrations pourrait donc déraper de 4 milliards (0,2 point de PIB), par rapport à la prévision du gouvernement, et atteindre 4% du PIB, si la croissance est conforme aux prévisions. Il pourrait même dépasser les 4% du PIB si l'activité n'augmente pas comme prévu.
En tout état de cause, la dette publique dépassera 2.000 milliards d'euros fin 2014, estiment les magistrats.
Sur 50 milliards d'euros d'économies annoncées, 30 milliards peu documentées et incertaines
Comment atteindre, dans ces conditions, le fameux plafond des 3% dès 2015? La question se pose d'autant plus que la Cour semble douter de la réalité des économies envisagées sur les dépenses, les fameux 50 milliards d'euros annoncés sur la période 2015-2017.
Sur des 50 milliards, souligne la cour,
Une partie de ces économies est déjà acquise (réforme de 2013 des régimes de retraite complémentaires, gel du point d'indice de la fonction publique notamment) et d'autres se situent dans la prolongation d'efforts déjà réalisés (par exemple pour ramener la croissance de l'ONDAM à 2,4 %, moyenne des quatre dernières années).
Mais surtout,
Les économies supplémentaires, qui représentent environ 30 milliards, sont encore peu documentées et certaines sont incertaines car elles devront être réalisées par des administrations publiques dont l'État ne maîtrise pas les dépenses : les régimes complémentaires d'assurance vieillesse, l'Unédic et, surtout, les collectivités territoriales à hauteur de 11 milliards. Le programme de stabilité suppose ainsi que chaque baisse de 1 euro des dotations de l'État entraînera immédiatement une économie de 1 euro sur les dépenses des collectivités locales. Or ces dernières peuvent compenser en partie la baisse de leurs dotations par une hausse des taux des impôts locaux ou un accroissement de leur endettement
Rien ne les oblige, en effet, à baisser leurs dépenses.
Au total, alors que la probabilité s'amenuise de voir les déficits publics réduits à 3% du PIB en 2015, compte tenu d'une croissance toujours très faiblarde voire proche de zéro, ainsi que le soulignaient dès le mois d'avril les experts de Xerfi, le programme de stabilité, qui prévoit de ramener le déficit à 1,3% du PIB en 2017, à l'aide d'une croissance atteignant 2,25% en 2016 et 2017, apparaît déjà caduc, alors qu'il a été transmis à Bruxelles fin avril...
Les objectifs de déficit ne sont donc pas atteints, et ce alors même que les baisses d'impôts et de prélèvements obligatoires apparaissent nettement moins élevés que ne l'affiche le gouvernement.
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a le à :
Ceux qui ont un travail font grève et ceux qui ne travaillent pas ou plus veulent être augmentés.
L'équation est insoluble.
D'après une source de Bercy, ils étudient la possibilité de mettre des prélèvements sociaux sur les amendes au stationnement et les infractions routières.
Le petit français n a q une parole et qu une stratégie !!
Ils ne respectent pas leurs engagements, pas de mesures annoncées pour redresser le pays (quid du pacte à 50 Milliards ? toujours rien alors qu'on est mi juin). Les sanctions financières sont inéluctables de la part de l'Europe et des marchés si le gouvernement ne réagit pas ...
Merci François pour ce passage médiatique avec le débarquement du prince de l'Elysée.
Ton quinquennat ne vaut pas une cacahuète mais qu'est ce qu'on se sera fendu la poire sur les marionnettes politiques. Concernant le PS, le voir 3ème aux européennes, mais quelle fessée ! Toujours les fesses rouges encore aujourd'hui ?
Et attends, la prochaine raclée électorale ne va te décevoir non plus. Gros bisous mon bourriquet.
LOL
- Le gouvernement doit mettre en place un 4ème et 5eme tiers sur l'impôt sur le revenu.
- L'écotaxe signée Ségolène avec une taxation plus soft, plus féminine mais plus taxative
- doubler les taux de CSG et de CRDS
- augmenter la TIPP car les gens utilisent leur voiture pour aller à la boulangerie à 300m de leur domicile
- ...
La justice sociale impose de rançonner dès le 1er euro rentré dans la caisse du ménage. C'est pour votre bien.
Les impôts sur les riches, pour vous financer votre iphone, c'est du capital détruit..
C'est bien connu les grosses réformes se font en début de mandat sinon c'est cuit pour la réélection.
Faut il alors s'étonner que lorsque les autres progressent nous régressions ?
les progres des autres lesquels sont il ? l'italie, l'espagne peinetn à sortir de la récession. Leur PIB est encore largement inférieur à celui d'avant la crise, avec des chomage stratosphériques. la grèce est 30% plus pauvre qu'avant la crise. Au portugal ce sont 400 000 personnes qui sont partis. pour un pays de cette taille c'est l'équivalent de 2,5 millions de personnes qui auraient quitté la france. Sont - ce les progrès que vous voyez ?
Ces pays ont juste cessé d'enfoncer, mais sont toujours beaucoup plus pauvres qu'avant les "aides"et cherchent à gagner des parts de marché sur la France par une politique de baisse des couts. Ce n'est pas une politique vertueuse tiréer par l'innovation ou l'investissement : c'est la politique de l'allemagne de piquer la croissance chez le voisin. Le voisin (la France en l'espèce) fait maintenant la même chose et donc la croissance chutera à nouveau. La BCE sera bien confrontée une véritable déflation que la politique monétaire seule ne parviendra pas à enrayer. Vive le progrès !
En embauchant des fonctionnaires ?
" la grèce est 30% plus pauvre qu'avant la crise"
Normal : c'était une ILLUSION de richesse. Le retour à la réalité fait mal ? Et bien il ne fallait pas croire au Père Noel : si on vous propose un truc gratuit, évidement que c'est louche ! Surtout si c'est l'Etat ! Vous n'avez qu'à vous en prendre à vous même, mon vieux..