La reprise sera-t-elle au rendez-vous en 2015 ? Le gouvernement y croit. Bercy table sur une augmentation de 1% du PIB cette année. François Hollande espère que cette prévision sera dépassée. Ce serait, selon lui, la condition préalable au recul du nombre de demandeurs d'emplois.
Après une année 2014 bien morose, au cours de laquelle l'activité industrielle a reculé de 0,1%, LCL vise une progression de celle-ci de 0,9%, stimulée par la dépréciation de l'euro face au dollar, le repli des cours du brut et des taux d'intérêts durablement bas.
" Les réformes structurelles menées produiront peu à peu leurs effets. Le redressement des profits des entreprises, qui devrait résulter du CICE et du pacte de responsabilité, facilitera la reprise des dépenses d'investissement. Le pacte de solidarité soutiendra le pouvoir d'achat des ménages, qui bénéficiera toujours d'une faible inflation ", poursuit LCL, tout en prenant bien soin de ne pas céder à l'euphorie. Les économistes de la banque rappellent en effet que les perspectives d'investissement étaient " encore médiocres (-3%) pour 2015 surtout dans l'automobile et les industries agroalimentaires ".
Quelques secteurs " à cycle et carnets de commandes longs ", précise LCL, afficheront une santé presque insolente. La construction navale civile avec un carnet de commandes bien étoffé (croisière, militaire, éolien off-shore) devrait voir son activité progresser de 20%. Elle avait augmenté de 15% en 2014. Les niveaux d'activité sont proches de ceux des meilleures années. Bientôt, les chantiers STX à Saint Nazaire construiront simultanément trois paquebots géants, tandis que CMN et Piriou ont remporté une moisson de contrats.
Profitant de la dépréciation de l'euro face au dollar, la construction aéronautique accélérera ses cadences de production. L'activité devrait y augmenter de 5% après avoir une hausse de 1,5% en 2014. Le groupe Airbus affiche actuellement près de neuf ans de carnets de commandes !
" L'industrie automobile française consolidera son rebond de 2014, malgré l'absence de
nouveautés, avec une production qui pourrait augmenter de + 1,5% sur le segment des voitures particulières et des véhicules légers ", avance LCL. L'activité avait bondit de 7,5% l'année dernière.
Le bâtiment et les travaux publics dans la nasse
Marqué par l'austérité et la réduction de la dépense publique, les secteurs du bâtiment (- 2,9%) et des travaux publics (-3%) ne profiteront des mesures de relance gouvernementales que l'an prochain, avance LCL. Pas avant. Dans ces deux secteurs, l'activité avait respectivement reculé de 3,9% et 4%.
Ce ne sont pas les deux seuls secteurs qui continueront à souffrir cette année. Les industries graphiques (-1,5%), les télécoms et l'informatique (-2%), le verre plat (-2%), l'édition (-2%) verront également leur activité décliner.
