La Ligue 1 a-t-elle raté sa renégociation des droits TV ?

Alors que la LFP se réjouissait en avril dernier de l’inflation des droits TV de Ligue 1 sur la période 2016-20 grâce à un appel d’offres rondement mené, elle ne s’est pas encore publiquement exprimée au sujet du contrat mirobolant obtenu dernièrement par la Premier League. Une attitude qui contraste avec certains dirigeants de club de Ligue 1 qui manifestent leur mécontentement…
La Ligue 1 de football a-t-elle raté sa renégociation des droits TV ?

Alors que la LFP se réjouissait en avril dernier de l'inflation des droits TV de Ligue 1 sur la période 2016-20 grâce à un appel d'offres rondement mené, elle ne s'est pas encore publiquement exprimée au sujet du contrat mirobolant obtenu dernièrement par la Premier League. Une attitude qui contraste avec certains dirigeants de club de Ligue 1 qui manifestent leur mécontentement...

« Le football français aura maintenant les moyens de se battre à armes presque égales avec ses concurrents européens. » C'est en ces termes que Frédéric Thiriez avait annoncé la réévaluation des droits TV domestiques de Ligue 1 et Ligue 2 en avril dernier. Grâce à un appel d'offres anticipé et à une mécanique d'enchères séquencées, la LFP était alors parvenue à obtenir 748,5 M€ de recettes télévisuelles par saison, soit une augmentation de 23% par rapport à la période précédente.

Des voix dissonantes

Si la LFP s'était réjouie de ce montant, ce n'était déjà pas le cas à l'époque de tous les dirigeants de Ligue 1. Bernard Caiazzo, co-président de l'AS Saint-Etienne avait alors évoqué un demi-succès dans la presse. Et Jean-Pierre Rivère, patron de l'OGC Nice, avait même parlé d'un véritable échec. Secrètement, les dirigeants de Ligue 1 espéraient obtenir un minimum de 900 M€ de par saison afin de compenser la hausse de charges fiscales supportée par les clubs.

Devant la négociation des droits TV de la Premier League, les langues se délient
Si le montant global avait déçu certains dirigeants de la Ligue 1, ces derniers avaient tout de même globalement loué les bonnes intentions de la Ligue d'avancer l'appel d'offres. « Cela donne de la visibilité vis-à-vis des banques et des investisseurs » déclarait alors Jean-Michel Aulas dans les colonnes de nos confrères de L'Equipe en avril 2014.

Cependant, depuis l'annonce du contrat record conclu entre la Premier League et les diffuseurs britanniques, le ton a radicalement changé au sein des patrons de la Ligue 1. Waldemar Kita, président du FC Nantes, n'hésite pas à évoquer une erreur stratégique concernant la négociation menée par la LFP. « Je le dis depuis le début, on a commis une erreur en anticipant cet appel d'offres » s'exclame ainsi le patron nantais dans le journal L'Equipe.

Selon le patron du FC Nantes, la LFP aurait pu obtenir un contrat compris entre 1,3 et 1,5 milliard d'euros par an. Soit un montant très éloigné de la somme réellement négociée lors du dernier appel d'offres. Pour Waldemar Kita, il n'y a pas 36 solutions pour éviter un décrochage complet : « Il faut renégocier les droits TV. »

Un cas de figure impossible en France ?

Néanmoins, il est peu probable que la Ligue 1 puisse bénéficier d'un tel montant de recettes télévisuelles. Outre la différence d'attractivité entre la Ligue 1 et la Premier League, le championnat anglais bénéficie sur son territoire d'un secteur audiovisuel extrêmement concurrentiel. De plus, les opérateurs de chaines payantes sont intégrés dans des groupes médias couplant d'autres activités. Ainsi, Sky et BT - diffuseurs de la Premier League - sont également les premiers fournisseurs d'accès à internet du marché britannique. Les deux groupes peuvent ainsi perdre de l'argent sur l'acquisition des droits de Premier League - constituant un produit d'appel - car le programme permet de créer des synergies dynamisant les autres activités du groupe.

Clairement, la Ligue 1 ne possède pas l'attractivité ni le réseau de diffuseurs lui permettant de franchir la barre du milliard de revenus télévisuels domestiques. Pour cela, il faudrait que de nouveaux diffuseurs organisés autour d'autres pôles d'activités - du type BT- entrent sur le marché des droits TV du championnat. Malheureusement, ce type d'expérience menée par Orange n'a pas été très concluant...

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