La banque centrale islandaise abandonne le taux de change fixe de sa monnaie

Alors que la couronne islandaise a perdu plus de 11% de sa valeur depuis lundi, la banque centrale a renoncé ce mercredi à maintenir un taux de change fixe avec l'euro.

La banque centrale islandaise a renoncé ce mercredi à maintenir un taux de change fixe entre la couronne et l'euro, comme elle l'avait annoncé la veille pour enrayer la dévaluation de sa monnaie. "Ces deux derniers jours, la banque centrale d'Islande a réalisé des opérations de changes monétaires à un taux de change différent de celui du marché. Il est clair que ce taux de change ne bénéficie pas d'un soutien suffisant. Par conséquent, la banque ne compte pas pour le moment persister en ce sens", a précisé la Sedlabanki dans un communiqué.

L'institut d'émission avait fixé mardi le taux de change à 131 couronnes pour 1 euro pour l'activité interbancaire, estimant que le niveau de la couronne, qui s'est fortement dépréciée ces dernières semaines, n'était "plus compatible avec une économie équilibrée". Le taux de change euro-couronne avait brièvement atteint mardi un plus bas, à 1 euro pour 350 couronnes.

L'Islande multiplie les initiatives depuis quelques jours pour tenter de répondre à une crise financière sans précédent qui menace de faillite son système bancaire, affaiblit sa monnaie et alimente l'inflation déjà forte. La couronne islandaise a perdu 11,1% depuis lundi par rapport à l'euro. Mercredi, le taux de change était de 1 euro pour 172 couronnes couronnes, contre 90 couronnes au 1er janvier et 84 couronnes au 1er juillet 2007, avant le début de la crise financière.

Pour les analystes de Commerzbank, qui parlent du taux de parité "le plus éphémère de l'histoire", la couronne islandaise "va rester sous une pression à la vente massive". "Mis à part la stabilisation de la couronne et le sauvetage des banques, la priorité du gouvernement est de rapatrier les actifs placés à l'étranger", juge Commerzbank dans une note, citée par l'AFP.

Les banques islandaises, dont les deux principales, Glitnir et Landsbanki, ont été placées sous tutelle de l'Etat, ont commencé à se débarrasser de leurs filiales étrangères et leurs participations pour tenter de se maintenir à flot. "Mais la menace de défaillances bancaires reste élevée", avertit Commerzbank.
 

Lors de la dernière décennie, l'Islande, qui n'est pas membre de l'Union européenne, a connu une croissance moyenne de son PIB de 4% par an, avec un pic en 2004 à 7,7% et de 4,9% l'an passé. Mais ce boom a donné lieu à une surchauffe. En août, l'inflation s'était accélérée en août pour atteindre le taux record de 14,5% en glissement annuel, largement supérieur à l'objectif des 2,5% fixé par la banque centrale.

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