La croissance des pays émergents pourrait bien ne pas suffire à compenser la récession des pays développés, a averti ce lundi Dominique Strauss-Kahn. "La possibilité d'une récession globale est réellement devant nous", a ainsi expliqué le directeur général du FMI, le Fonds monétaire international. "2009 sera une année très difficile", a-t-il ajouté, estimant que la reprise n'interviendrait pas avant "fin 2009 ou début 2010".
"Nous avons commencé avec une Chine à 11%, puis 8%, puis 7% et, finalement, la Chine aura probablement une croissance de 5 ou 6%. La possibilité d'une récession mondiale est réelle", a poursuivi l?ancien ministre français de l?Economie. Les dernières prévisions du Fonds tablaient sur une croissance de 8,5% de l?économie chinoise pour 2009, contre 9,7% en 2008.
L?institution publiera d?ailleurs en janvier ses nouvelles estimations de la croissance mondiale en 2009. Elles seront "probablement pires que les précédentes", a-t-il expliqué. Les dernières prévisions économiques du FMI, publiées début novembre, anticipaient une croissance mondiale de 2,2% pour 2009. Entre temps, la Banque mondiale a fortement revu à la baisse ses prévisions, ne tablant plus que sur une croissance de 0,9% l?an prochain.
"Le besoin le plus urgent est un grand coup d'accélérateur" en matière de dépenses publiques, a poursuivi Dominique Strauss-Kahn, estimant que les mesures prises jusqu'ici pour affronter la crise n'étaient "pas suffisantes". "Nous faisons face à un déclin sans précédent de la production" et l'incertitude régnante "limite l'efficacité de certaines mesures fiscales" de relance", a-t-il déploré. Il plaide de son côté pour une politique globale de stimuli fiscaux équivalent à 2% du PIB mondial, soit 1.200 milliards de dollars.