Une semaine marquée par le niveau historiquement bas des taux américains

A la Une de l'actualité cette semaine, la nouvelle baisse des taux américains, ramenés à leur plus bas niveau historique. L'abaissement de la production de l'Opep, le scandale Madoff, l'accord entre EDF et Constellation Energy et le plan d'aide aux constructeurs automobiles américains ont également fait les gros titres.

 

LA FED ABAISSE SES TAUX A LEUR PLUS BAS NIVEAU HISTORIQUE

Sans surprise, la Réserve fédérale a opté ce mardi pour un dixième assouplissement monétaire depuis le début de la crise des subprimes à l'été 2007. Son Comité de politique monétaire a ainsi décidé à l'unanimité d'abaisser le taux directeur américain à son plus bas niveau historique, en lui assignant une marge de fluctuation allant de 0 à 0,25%. Il était fixé à 1% depuis octobre. "La Réserve fédérale va employer tous les moyens à sa disposition pour promouvoir le retour d'une croissance économique durable et pour maintenir la stabilité des prix", expliquent les banquiers centraux américains. Du coup, le maintien du taux directeur à un niveau "exceptionnellement bas" pourrait durer "un certain temps". La Fed n'avait jamais abaissé son taux directeur à un tel niveau: le taux de 1%, appliqué depuis octobre, ainsi que de juin 2003 à juin 2004, était déjà le plus bas jamais appliqué par la banque centrale américaine.

L'institution a par ailleurs indiqué qu'elle comptait "stimuler l'économie par des opérations de marché ouvert et d'autres mesures qui maintiennent son total de bilan à un niveau élevé". Elle compte ainsi "acheter en grande quantité des titres de dette [fédérale américaine] et des titres adossés à des crédits immobiliers et soutenir le marché du crédit hypothécaire et de l'immobilier". La Fed dit évaluer également la possibilité d'acheter des bons du Trésor à long terme. Des moyens d?action que va également mettre en place la Banque du Japon. Cette dernière a également porté ce vendredi son taux directeur de 20 points de base à 0,1%.


L?OPEP BAISSE SA PRODUCTION DE 2,2 MILLIONS DE BARILS MAIS LE PETROLE POURSUIT SA CHUTE

Les analystes doutaient de la capacité de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d'inverser la tendance baissière observée sur les cours du brut depuis leurs sommets atteints le 11 juillet à 147 dollars le baril. Ils ne s'étaient pas trompés. Alors que le cartel a décidé mercredi d'abaisser sa production journalière de 2,2 millions de barils (la plus forte baisse depuis l'introduction du système des quotas de production en 1982), le prix du baril est tombé à New York à son plus bas niveau depuis quatre ans et demi, repassant temporairement sous la barre des 34 dollars. Cette baisse a notamment été alimentée par l?échéance du contrat pour livraison en janvier et par le fort rebond des stocks américains en produits pétroliers.

Si la baisse des quotas de l'Opep était acquise, les marchés spéculaient sur son ampleur. Globalement, les marchés anticipaient un abaissement de 2 millions de barils par jour. Mais mercredi matin, plusieurs rumeurs de marché faisaient état d'une baisse de 2,5 millions de barils par jour de la production du cartel, qui représente environ 40% de l'offre mondiale en pétrole. Cette décision ne devrait cependant pas durablement renverser la tendance, misent les marchés. D'autant que l'Opep estime que la demande mondiale de pétrole devrait reculer cette année et l'an prochain. Le cartel table sur un repli de 100.000 barils par jour de la demande en 2008 et de 150.000 barils par jour en 2009.


LE SCANDALE MADOFF ECLABOUSSE LA FINANCE MONDIALE, LES EPARGNANTS FRANCAIS TOUCHES

Seulement trois mois après la faillite de Lehman Brothers, la planète financière traverse de nouvelles turbulences après la révélation d?une gigantesque fraude de 50 milliards de dollars montée par Bernard Madoff, un ancien dirigeant du Nasdaq. Ce dernier a été arrêté par le FBI, accusé d'avoir monté un système pyramidal, payant les intérêts de ses clients avec les fonds apportés par les nouveaux. Un système qui s'est évidemment effondré avec la crise. Parmi les clients de Bernard Madoff, outre les grandes banques internationales, on retrouve également les plus discrètes banques privées et certains "family offices", ces sociétés chargées de gérer le patrimoine des familles fortunées. Mais aussi des petits épargnants. Selon l?Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme boursier français, les épargnants français qui ont investi dans des titres gérés collectivement par des institutions financières (OPCVM) pourraient perdre "plusieurs centaines de millions d'euros" à cause de cette affaire. Devant l?inquiétude suscitée par cette annonce, l?AMF a précisé par la suite que seulement 8% des pertes potentielles concernaient le grand public.


CONSTELLATION CHOISIT EDF QUI REPREND 50% DES ACTIVITES NUCLEAIRES DU GROUPE AMERICAIN

EDF est sorti vainqueur de son duel avec Warren Buffet. L?électricien français va ainsi acquérir une participation de 49,99 % dans les activités nucléaires de l'américain Constellation Energy pour un montant de 4,5 milliards. Au détriment de MidAmerican Energy, le groupe du milliardaire américain, qui proposait de son côté 4,7 milliards de dollars pour racheter la totalité de Constellation. L?accord passé cette semaine entre les deux groupes prévoit notamment un apport en liquidité immédiat d'un milliard de dollars en espèces ainsi qu?une option de vente à EDF Development d'actifs de production non-nucléaire pour un montant pouvant atteindre 2 milliards de dollars. D'après les informations de Bloomberg, Constellation aurait favorisé l'offre du français en raison de sa vision à long terme. EDF ne faisait pas mystère de sa volonté d'avoir une tête de pont dans l'industrie nucléaire aux Etats-Unis. D'autant plus que les deux groupes ne sont pas étrangers l'un à l'autre. EDF détient déjà 9,5% du capital de Constellation et les entreprises possèdent, à part égale, une joint-venture spécialisée dans la construction de réacteur nucléaire aux Etats-Unis.


LE GOUVERNEMENT AMERICAIN OCTROIT UNE AIDE D?URGENCE DE 17 MILLIARDS DE DOLLARS AUX CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES

General Motors et Chrysler ne déposeront donc pas le bilan, du moins pas immédiatement. Les deux constructeurs automobiles américains vont recevoir rapidement 13,4 milliards de dollars du fonds Paulson de soutien au système financier, en échange de conditions extrêmement strictes pour assurer leur retour à la rentabilité. Une deuxième tranche de 4 milliards de dollars sera mise à disposition des constructeurs en février, sous réserve du déblocage de la deuxième partie des fonds du plan Paulson par le Congrès. En proie à de graves problèmes de liquidités, les deux groupes avaient fait savoir qu?ils ne seraient pas en mesure de poursuivre normalement leurs activités sans une aide financière de l?Etat. Avec Ford, qui n?a pas souhaité bénéficier pour l?instant de fonds publics, ils réclamaient pas moins de 34 milliards de dollars. La Maison Blanche et les responsables démocrates du Congrès avaient finalement mis en place un prêt de d?urgence de 14 milliards de dollars. Mais ce dernier a été rejeté au Sénat, forçant l'administration Bush à reprendre le dossier en main pour éviter une faillite, catastrophique pour une industrie américaine déjà en berne et coûteuse en termes d?emplois, au moment où le taux de chômage est au plus haut depuis 1993.

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