De nombreux pays émergents vulnérables face à la crise, selon Euler Hermes

La crise devrait se diffuser dans les mois à venir aux pays émergents, selon Euler Hermes. Ces économies doivent faire face simultanément au rapatriement massif des capitaux étrangers, à la baisse de leurs exportations et à la chute des cours des matières premières.

A ceux qui prédisaient il y a quelque mois que la crise resterait cantonnée aux pays développés, les analystes d'Euler Hermès, entre autres, renvoient un cinglant démenti. Selon le groupe financier, la crise économique va clairement avoir un impact sur les pays émergents. Euler Hermes prévoit des gros ralentissements de la croissance en 2008 et 2009.

Les économies émergentes, même si elles sont moins exposées à la tempête qui a sévi sur les marchés financiers, doivent ou vont devoir bientôt faire face à trois problèmes majeurs. Crise oblige, les investissements des entreprises occidentales dans leur économie se tarissent depuis plusieurs mois. Les groupes des pays développés limitent leur croissance externe et se replient sur eux-mêmes, quand ils ne vendent pas leur participation pour accroître leurs liquidités.

Face à des partenaires commerciaux qui entrent en récession, les pays émergents peinent à exporter. Pour le deuxième mois consécutif, la Chine, souvent qualifiée "d'usine du monde", a enregistré un recul de ses exportations en décembre (-3%).

Le ralentissement économique mondial s'accompagne logiquement d'une moindre demande en matière première qui entraîne mécaniquement une chute des cours. Les pays émergents, souvent exportateurs de ces produits, subissent donc la baisse des prix de plein fouet.

Déficits budgétaires importants

Pour la Russie, le phénomène est très net. Selon Euler Hermès, la baisse des cours du brut va avoir un impact négatif sur le budget de l'Etat. Dans le même temps, le pays a vu sa monnaie, le rouble, perdre 13% de sa valeur face au dollar ces six derniers mois. Les réserves de change du pays ont reculé de 25% depuis août 2008, ce qui limite les marges de man?uvre des autorités monétaires.

Pour 2008, Euler Hermes anticipe une croissance du PIB de 6,1%, contre 8,1% en 2007. Le groupe prévoit un coup de frein violent en 2009 avec une augmentation de seulement 1,5% du PIB sur un an.

L'Inde n'est pas pénalisée par de faibles réserves de changes et son ralentissement économique devrait être légèrement moins violent, avec 7% de croissance anticipé en 2008 et 5% en 2009, après 9% de croissance en 2007. Mais d'après Euler Hermes, l'importance du déficit de l'Etat limite ses possibilités d'actions, comme pour Moscou, alors que le dernier trimestre 2008 a montré une "rapide détérioration de l'activité industrielle".

D'après les analystes du groupe financier, Singapour, Taiwan, la Corée du sud et la Malaisie restent bien armés pour résister à la crise. Tout comme la République tchèque, la Slovénie ou encore le Brésil. A l'inverse, l'Islande, l'Ukraine, les pays des Balkans (sauf la Grèce), le Vietnam, etc..., risquent de connaître d'importantes difficultés économiques dans les mois à venir.

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je crains que la mondialisation ne subisse un important reflux avec une montée parallèle du protectionnisme. Il ya péril en la demeure

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je reviens d'un voyage en Chine, le miracle (mirage ?)économique est terminé. Ce n'est vraiment pas le moment d'investir là-bas. Un signe qui ne trompe pas : je connais un très riche chinois qui investit partout en ce moment, sauf en Chine !

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