La demande en produits pétroliers devrait baisser plus fortement que prévu, alors que la perspective d'une reprise de l'activité économique avant la fin de l'année s'éloigne. L'EIA, l'agence américaine d'information sur l'énergie, s'attend ainsi à une baisse de 1,4 million de baril par jour cette année de la consommation mondiale de pétrole. Elle tablait précédemment sur un repli de 1,2 million.

"A la suite de la baisse brutale des prix au deuxième semestre 2008, le marché mondial du pétrole est resté relativement stable depuis le début de l'année", explique cette émanation du Département américain à l'énergie. Cette situation devrait durer pendant la majeure partie de l'année, selon l'agence, qui précise que "la direction des prix mondiaux du pétrole à court terme va largement dépendre du calendrier et du rythme de la reprise de l'économie mondiale".

L'EIA a également réduit légèrement sa prévision de prix pour le baril de "light sweet crude" coté sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 42 dollars en moyenne cette année contre 43 dollars dans son dernier rapport. L'agence prévoit toujours un rebond des prix et de la consommation en 2010, avec un prix moyen de 53 dollars pour le pétrole échangé à New York. La consommation mondiale devrait pour sa part progressé de 900.000 barils par jour.

Côté offre, l'EIA estime que la production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a reculé de 1,1 million de barils par jour au quatrième trimestre 2008, à 30,6 millions. Le quota du cartel est actuellement fixé à 24,84 millions de barils par jour. L'agence s'attend donc à une contraction supplémentaire de 2 millions de barils pour les trois premiers mois de 2009. Le niveau de l'offre de l'Opep serait ainsi au plus bas depuis cinq ans.

En attendant la conférence ministérielle du cartel, ce dimanche à Vienne, les cours du brut sont en légère baisse. Ils reculent de 57 cents à 46,50 dollars le baril sur le Nymex. A Londres, le Brent de la mer du nord cède 32 cents, à 45,03 dollars le baril. Les marchés sont partagés entre une nouvelle baisse de la production et un statu quo.