Moody's dégrade à son tour la note de la Grèce

Après Fitch Rating et Standard & Poor's, l'agence de notation dégrade d'un cran la note de la Grèce avec mise sous perspective négative.

L'agence de notation Moody's a annoncé ce mardi voir dégradé la notation de la Grèce de A1 à A2 avec mise sous perspective négative, ouvrant la voie vers une possible nouvelle dégradation. Certains analystes s'attendaient à ce que l'agence abaisse de deux crans cette note qui jauge la capacité de la Grèce à rembourser sa dette.

Risque sur les finances publiques

Cette décision fait suite à celles de Fitch et de Standard & Poor's qui avait déjà alerté les marchés sur la très forte détérioration des finances publiques grecques. En effet, le déficit budgétaire a été révisé en forte hausse, à 12,7 % du PIB contre 7 % précédemment. En l'absence de mesures drastiques, la dette publique (300 milliards d'euros) devrait atteindre environ 125 % du PIB en 2010. soit 10 points de plus que cette année. La Grèce pourrait bien, dans ce cas, afficher le ratio dette/PIB le plus élevé de toute la zone euro.

Le pays souffre également d'importants déséquilibres extérieurs. Son déficit courant a atteint 13,8 % du PIB en 2008 et sa dette extérieure croissante le rend très vulnérable aux mouvements des marchés financiers internationaux.

Défiance des marchés financiers

Sur les marchés financiers, la principale préoccupation concerne l'éligibilité des emprunts d'État grecs comme collatéral des opérations de refinancement de la Banque Centrale Européenne (BCE). Jusqu'à fin 2010, cette dernière acceptera des actifs notés BBB- et au-dessus. Les conditions devraient changer en 2011. La BCE va durcir ses critères et exiger des actifs notés A- au minimum. Une rétrogradation de trois crans de la part de Moody's suffirait pour rendre les emprunts d'État grecs inéligibles. La BCE a toutefois indiqué qu'elle supprimerait ses mesures temporaires de soutien à la liquidité à mesure que les conditions de marché s'amélioreraient.

Le taux des emprunts d'État grecs à dix ans a franchi les 6%. Les écarts entre leurs rendements  et celui du Bund allemand de même échéance sont montés à plus de 250 points de base sous l'effet de ces décisions.

Risque politique

Les Etats membres de la zone euro sont de plus en plus inquiets face au risque de défaut de paiement de la Grèce. Le 10 décembre, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que, comme les pays membres « ont une monnaie commune, ils ont également une responsabilité commune ». «Nous sommes une famille et nous essayons de nous soutenir et de nous entraider » a déclaré de son côté, la ministre des Affaires européennes suédoise, Cecilia Malmström au nom de son pays qui assure la présidence de l'Union jusqu'à la fin de l'année. De son côté, la BCE a fait savoir lundi qu'elle n'a "aucune intention" de venir au secours de la Grèce, qui devrait "pouvoir remplir elle-même ses promesses" d'assainir ses finances.

Banques grecques dégradées

Moody's ne s'est pas contenté de dégrader la note de la Grèce. Elle a ausi revu à la baisse celle de trois banques grecques, de Aa3 à A1pour la BNG, de A1 à A2 pour la banque EFG Eurobank Ergasias et de A1 à A2 pour la banque Emporiki, filiale du Crédit Agricole - dont le cours de Bourse à Paris souffre en conséquence depuis plusieurs jours - "en raison de l'affaiblissement de la capacité financière de ces banques, combiné avec la réaffirmation par Moody's de la capacité de la Grèce à soutenir son système bancaire, indiquée à l'occasion de l'abaissement de la note du pays mardi" selon l'agence de notation.

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