Crise grecque : 4,8 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour éviter "la banqueroute"

Quelque 4,8 milliards d'euros d'économies supplémentaires ont été décidés ce mercredi par le gouvernement grec. Au menu de cette potion amère, une hausse de deux points de la TVA et une baisse des 13ème et 14ème mois dans le secteur public. Les syndicats brandissent la menace de troubles sociaux. L'Allemagne applaudit.

Le gouvernement grec a décidé ce mercredi de prendre des mesures d'austérité supplémentaires afin d'atteindre ses objectifs budgétaires cette année. Des mesures qui doivent générer 4,8 milliards d'euros d'économies soit 2% du PIB, le produit intérieur brut. La moitié portera sur des réductions des dépenses et l'autre moitié sur une augmentations de la fiscalité.

Parmi les mesures figurent une hausse de 2 points de pourcentage de la TVA, portée à 21%. Le porte-parole du gouvernement a confirmé qu'avaient été également décidés le gel des retraites des secteurs publics et privés, la réduction de 30% du 13ème mois de salaire des fonctionnaires et de 60% du quatorzième, une hausse des taxes sur l'alcool, le tabac, les carburants et les produits de luxe.

Le Premier ministre grec Georges Papandréou a indiqué qu'Athènes "attendait la solidarité de l'Europe" lors d'un entretien avec le chef de l'Etat Carolos Papoulias. Il souligne que la Grèce pourrait avoir recours au Fonds monétaire international faute de soutien financier européen. Selon lui, des décisions s'imposaient pour assurer la survie du pays.

L'Adedy le principal syndicat du secteur public en Grèce, a estimé que de telles mesures risquaient de déclencher des troubles sociaux. "Nous descendrons dans la rue avec toutes nos forces. J'ai peur qu'il y ait une explosion sociale" a dit à Reuters son secrétaire général Ilias Iliopoulos.

Des économistes ont estimé qu'une hausse de 2 points de la TVA permettrait de générer environ 1,4 milliard d'euros de recettes budgétaires supplémentaires, soit 0,6% du produit intérieur brut.

Par ailleurs, le Premier ministre Georges Papandréou se rendra dimanche à Paris où il doit s'entretenir avec Nicolas Sarkozy, a indiqué mercredi le secrétariat général de l'Information. Vendredi, il sera à Berlin pour rencontrer Angela Merkel.

"Oui, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires", avait averti ce mardi Georges Papandréou au parlement devant les députés du parti socialiste, le Pasok, au pouvoir depuis octobre. "Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation de guerre face aux scénarios négatifs touchant notre pays", a-t-il poursuivi, évoquant "le cauchemar d'une banqueroute où l'Etat ne pourrait plus payer ni les salaires, ni les retraites".

"Il n'est pas question de laisser le pays sombrer, quel que soit le coût, quelles que soient les réactions, quoi qu'il faille décider, même si la décision que l'on doit prendre est difficile", a-t-il ajouté. Il s'est engagé à prendre "toute décision nécessaire pour éviter le pire, pour sauver l'economie et l'indépendance" de son pays.

La question grecque mobilise toute l'Europe. Un plan européen est à l'étude. Mais Athènes devait d'abord donner des gages. D'où ses annonces du jour.

Selon la presse allemande, la chancelière allemande, Angela Merkel, a tenu une réunion de crise mardi soir avec des représentants de son gouvernement pour évoquer la situation en Grèce. Le ministre de l'Economie Rainer Brüderle, le chef de la diplomatie Guido Westerwelle et le secrétaire d'Etat aux Finances Jörg Asmussen y auraient participé et décidé que "la Grèce doit d'abord s'aider elle-même". Du coup, l'Allemagne annonce ce mercredi qu'elle "salue" les nouvelles mesures d'austérité grecques, et est "convaincue qu'elles envoient un signal clair de confiance" a déclaré un porte-parole de la chancelière.

Commentaires 9
à écrit le 04/03/2010 à 9:53
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Le fonctionnaire à le dos large ! Le fonctionnaire est impopulaire ! Sachez tout de même qu'il existe une catégorie de fonctionnaire qui ne roule pas spécialement sur l'or : la fonction publique territoriale. Par ailleurs, cette catégorie n'est jama...

à écrit le 03/03/2010 à 12:27
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c'est triste de voir les états aussi mal gérés. les entreprises doivent souvent leur salut à des partenaires financiers plus rapide à la critique et les obligent ainsi à des cures d'austérités. c'est souvent dur pour les entreprises, mais hélas le s...

à écrit le 03/03/2010 à 12:11
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Certains imaginent que sans fonctionnaires, finis les impôts. On est en plein rêve ! Que déjà les français et les entreprises les plus riches payent autant leurs impôts que les classes moyennes ou les PME, au lieu de truander le fisc légalement. Ca i...

à écrit le 03/03/2010 à 12:08
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de nouveau un gouvernement pas tres bon qui ne pense qu'à ponctionner les revenus, augmenter les taxes et pas un instant à faire des éconnomies dans les dépenses qu'il ne peut pas assumer. C'est comme ici dans les régions, les départements et les com...

à écrit le 03/03/2010 à 12:02
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Il faut un peu ouvrir les yeux. Ce sont les retraités du Baby Boom qui ont de bonnes pensions et des patrimoines conséquents, ainsi que les nombreux fonctionnaires qui soutiennent la consommation en France et limitent la casse pour le privé. Une fonc...

à écrit le 03/03/2010 à 11:09
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Il n'existe pas de solution miracle. Mais on voit bien que le secteur public a beneficie d'avantages important :14 mois de salaires plus des primes. Ceci contribue largement a desequilibrer les finances publiques. Francais que nous sommes, nous devon...

à écrit le 03/03/2010 à 11:08
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On constate - comme en France ! - que les fonctionnaires grecs se gaffent sur le dos du secteur privé Mais, finalement c'est une nouvelle pour personne ... Alors à quand en France des mesures d'austérités similaires ?

à écrit le 03/03/2010 à 10:12
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Que doit on penser d'une hausse de TVA? si ce n'est qu'elle n'aura pour conséquence qu'un ralentissement de la consommation sans gain notable de fiscalité, une thésaurisation accrue, le developpement du troc et du travail au noir, et un peuple méfian...

à écrit le 03/03/2010 à 8:56
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GRECE : L?EUROPE FACE A UN NOUVEAU RISQUE DE CONTAGION Aujourd?hui, ce n?est plus la grippe A H1N1 qui inquiète l?Europe mais l?état de santé de certains pays membres et en premier lieu celui de la Grèce. Avec un déficit public de l?ordre de 12,7 % d...

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