La BCE maintient ses taux

La BCE a maintenu son taux directeur à 1%. L'annonce du plan d'austérité grec, salué par les instances européennes, permet à la banque centrale européenne d'annoncer son calendrier de sortie de crise sans déboussoler les marchés. La Banque d'Angleterre (BoE) a, elle aussi, maintenu ses taux à 0,5%.

La BCE, banque centrale européenne, a annoncé qu'elle maintenait ses taux à 1%. La Banque d'Angleterre (BoE, Bank of England) a, elle aussi, maintenu ses taux à 0,5% et son programme d'assouplissement quantitatif à 200 milliards de livres ainsi que la suspension des rachats d'actifs. La Banque centrale européenne (BCE) donnera sa décision à 13h45 sur ses taux.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, en fin de mandat, a ensuite commenté cette décision. Il a indiqué ne pas croire à une forte reprise de l'inflation : "l'analyse monétaire confirme l'évaluation d'une pression inflationniste basse sur le moyen terme". Selon les gouverneurs de la BCE dont il est le porte-parole, la stabilité des prix devrait être maintenue à moyen terme. Même si pour 2011, ils s'attendent désormais à une inflation dans une fourchette de 0,9% à 2,1% contre 0,8% à 2% dans l'estimation de décembre.

Jean-Claude Trichet souligne que la zone euro devrait connaître une croissance modérée en 2010. Mais "les dernières informations confirment que la reprise est en cours".  D'ailleurs, la BCE porte de 1,2% à 1,5% sa prévision de croissance pour 2011, laissant inchangée à 0,8% sa prévision pour 2010. Les taux d'intérêt sont donc à un niveau approprié. Il a par ailleurs indiqué que l'appel d'offres de mars à six mois sera indexé sur le taux refi (1%).

L'environnement économique était resté morose à la veille de la réunion du conseil de la BCE, mais l'horizon politique s'est dégagé. Sur fond de défiance des consommateurs, les ventes au détail de la zone euro se sont contractées de 0,3% en janvier, une mauvaise nouvelle pour la croissance, tandis que l'indice PMI des directeurs d'achats du secteur des services reculait de 52,5 points en janvier à 51,8 points en février. En revanche, sur le front grec, les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement Papandréou pour combattre la crise financière devraient convaincre ses partenaires européens de jouer la carte de la solidarité.

Les responsables des diverses instances européennes ont, en tout cas, tous tiré un coup de chapeau au plan grec. Du coup, l'euro a rebondi mercredi, se hissant jusqu'à 1,3725 dollar, alors que la veille il avait dérivé à un nouveau plancher de neuf mois, pour tomber jusqu'à 1,3436. Parallèlement, sur le marché obligataire, qui évolue depuis près de deux mois au rythme des nouvelles en provenance de Grèce, les taux helléniques à 10 ans ont fléchi pour s'inscrire en dessous de 6% pour la première fois depuis trois semaines, à 5,93% au plus bas, contre 6,25% mardi.

Système de notation propre

Le "spread" - le différentiel de taux avec le bund allemand de référence - a également baissé à 279 points de base contre 303 mardi et 400 au plus fort de la crise de confiance fin janvier. La détente des rendements dix ans a également été spectaculaire chez les autres membres du groupe baptisé du sobriquet plutôt infamant de "Piigs", les pays du sud de l'Europe et l'Irlande. La lueur d'optimisme entrevue par les investisseurs devrait permettre à la Banque centrale européenne de tenir ses engagements ce jeudi, sans décontenancer les marchés. Elle devrait donc dévoiler le calendrier des prochaines annonces de retrait des mesures non conventionnelles engagées pour lutter contre la crise financière internationale, alors que l'on avait un moment redouté que la crise grecque la prive de toute marge de manoeuvre. Jean-Claude Trichet devrait en particulier fournir des indications sur la dernière des opérations exceptionnelles de la BCE, celle à 6 mois qui se déroulera le 31 mars et sur l'avenir des injections en quantités illimitées de liquidités à 1 et à 3 mois.

Il est un sujet qui ne manquera pas de nourrir un feu de questions lors de la conférence de presse de ce jeudi : celui ayant trait à l'information lancée la veille par le quotidien des affaires allemand Handelsblatt, selon laquelle les ministres des Finances de l'Union européenne presseraient la BCE de développer son propre système de notation pour les pays de la zone euro. Le journal cite un haut fonctionnaire qui estime que la zone euro s'affranchirait ainsi des agences de notation internationales - Standard and Poors, Moody's et Fitch - dont les arbitrages "dépassent les jugements de Dieu", selon les termes d'Ewald Nowotny, membre du conseil de la BCE, qui estime cette situation inacceptable.

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