Barack Obama repasse à l'offensive pour sa réforme de la santé

Lundi, la commission du Budget de la Chambre a décidé, par 21 voix contre 16, de faire avancer un ensemble de modifications à la version du Sénat. Les changements proposés doivent maintenant être soumis à la Commission de la Réglementation, qui doit la peaufiner cette semaine au point de vue juridique et créer les conditions d'un vote de la chambre en séance plénière.

Au début d'une semaine qu'il espère voir déboucher sur un vote concluant au Congrès après un an de débat, le président Barack Obama a prononcé lundi un ultime et vibrant plaidoyer en faveur de son projet de réforme du système de santé américain. Tout en affichant leur confiance quant à l'adoption de la réforme, les démocrates s'affairent à Washington pour rallier des voix à la Chambre des représentants et persuader les démocrates modérés d'entériner la version du projet approuvée au Sénat. "Ce qu'il nous faut, c'est un peu de courage", a dit Obama lors d'un déplacement dans l'Ohio.

Dénonçant à nouveau des abus imputables aux assureurs privés, il a insisté sur la nécessité d'une "réforme de l'assurance maladie, sans délai". "Nous ne pouvons pas accepter un système qui sert mieux les compagnies d'assurance que les Américains", a-t-il dit sous de bruyants applaudissements. Pour défendre le bien-fondé de son programme, il a cité le cas d'une habitante de l'Ohio atteinte d'un cancer, Natoma Canfield, qui lui a écrit une lettre évoquant l'aggravation de son état et l'augmentation des primes d'assurance.

Le dirigeant américain a également parlé de sa mère native du Kansas, Ann Dunham, décédée d'un cancer en 1995. "Je suis ici en raison de l'histoire de ma propre mère. Elle est morte du cancer et, durant les six derniers mois de sa vie, elle se disputait au téléphone avec les compagnies d'assurance dans sa chambre d'hôpital au lieu de s'occuper d'aller mieux et de passer du temps avec sa famille", a-t-il dit. La démocrate Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, s'efforçait de rassembler des voix pour la mesure phare du programme intérieur d'Obama face à l'opposition des républicains, qui la considèrent comme une prise de contrôle du système de santé par l'Etat et un prélude à des hausses de primes.

PROCESSUS AMORCÉ

Le chef de la Maison blanche a différé cette semaine son premier voyage de l'année à l'étranger (en Indonésie) pour accélérer la pêche aux voix. Le projet de réforme de la santé a occupé les deux chambres du Congrès ces neuf derniers mois. Les républicains s'appuieront sur ce dossier pour tenter de faire sanctionner les démocrates aux élections de mi-mandat en novembre. Les démocrates sont majoritaires au Congrès, mais les dissensions qu'engendre la réforme en font hésiter certains. Les Américains, a dit Obama, "attendent que nous dirigions". "Ils ne veulent pas nous voir essayer de sentir d'où vient le vent. Ils ne veulent pas nous voir lire des sondages. Ils veulent que nous comprenions ce qui est le mieux pour l'Amérique et ensuite que nous fassions ce qu'il faut."

David Axelrod, conseiller d'Obama, et Robert Gibbs, porte-parole de la Maison blanche, ont assuré dimanche que le président était en bonne voie de disposer de la majorité nécessaire à l'adoption de la réforme par le Congrès. Le processus doit se dérouler en deux étapes. Les démocrates de la Chambre veulent approuver cette semaine la version du Sénat et procéder ensuite aux modifications souhaitées par Obama et par les démocrates de la Chambre par le biais d'un mécanisme adopté dans le cadre des règles de conciliation budgétaire. Ces règles requièrent une majorité simple au Sénat, qui compte 100 sièges, ce qui évite de devoir réunir 60 voix pour surmonter les obstacles procéduraux opposés par les sénateurs républicains. La Chambre et le Sénat espèrent avoir terminé le vote du second texte avant d'entamer, le 26 mars, les deux semaines de vacances de Pâques.

Lundi, la commission du Budget de la Chambre a décidé, par 21 voix contre 16, de faire avancer un ensemble de modifications à la version du Sénat. Les changements proposés doivent maintenant être soumis à la Commission de la Réglementation, qui doit la peaufiner cette semaine au point de vue juridique et créer les conditions d'un vote de la chambre en séance plénière.

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