Les pays émergents soutiennent l'euro

Des banques centrales ont annoncé qu'elles ont toujours l'intention de continuer à investir dans l'euro.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Certaines banques centrales ont bien l'intention de continuer à investir dans l'euro en dépit de sa dépréciation. Elles soutiennent ainsi son statut de monnaie de réserve, malgré la crise de la dette souveraine européenne, apprend-on de sources gouvernementales.  Des sources autorisées au Brésil, en Inde, au Japon et en Corée du Sud, ont indiqué lors d'entretiens accordés à Reuters que la taille de leur portefeuille en devises de réserves était trop importante pour effectuer des changements sans que cela n'affecte les marchés et qu'il n'y avait aucune alternative à court terme à la liquidité de l'euro et du dollar.

Le Brésil, l'Inde, la Russie, le Japon et la Corée du Sud détiennent à eux seuls près d'un tiers des 8.090 milliards de dollars des réserves de changes internationales comptabilisées à fin 2009. La banque centrale du Brésil détient entre six et 6,5% de ses réserves officielles de changes en euros, lesquelles s'élèvent à 249,5 milliards de dollars. La semaine dernière, un article du Financial Times évoquant une réévaluation par la Chine de ses investissements dans la zone euro en raison des inquiétudes grandissantes entourant la situation budgétaire de la région avait fortement perturbé les marchés financiers, entraînant une chute de l'euro et des marchés d'actions.

Inutile de prier les gérants de ne pas vendre de l'euro


Un responsable du gouvernement chinois avait dû démentir l'information et assurer que la Chine n'avait pas l'intention de quitter la zone euro.  Cette décision est approuvée par les sources interrogées par Reuters. "Même si le dollar ou l'euro sont en difficulté, peut-on investir ailleurs ? Pas vraiment. Il faut un certain niveau de liquidité", a-t-on expliqué de source autorisée au sein du gouvernement japonais. "Les monnaies des pays où les capitaux sont contrôlés, cela ne fonctionnera pas non plus. Cela nous laisse peu de choix", a-t-on ajouté. Le Japon détient les secondes réserves de change derrière la Chine.

Ces propos suggèrent que la réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des 20 plus importantes économies mondiales en Corée du Sud les 4 et 5 juin devrait donner lieu à un message visant à rassurer et à stabiliser les marchés financiers. Au Japon et en Inde, on reste toutefois prudent sur la capacité des pays européens à prendre des mesures suffisantes pour éviter que leurs déficits ne deviennent structurels ainsi que sur la possibilité d'une propagation de la crise aux autres pays. "Si l'Europe ne parvient pas à faire des efforts réels pour apaiser les inquiétudes des marchés, il ne servira à rien de prier les gérants de réserves de change de ne pas vendre de l'euro", a déclaré une autre source japonaise.

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