Pic du chômage dans les pays de l'OCDE

Le taux de chômage des trente pays les plus développés est à son plus haut niveau depuis la Seconde guerre mondiale, selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Il est passé de 5,7% fin 2007, avant la crise, à 8,6% en mai 2010. Il devrait mettre du temps à refluer et atteindre encore 8% à la fin de 2011.

Le taux de chômage dans la zone OCDE, qui inclut la trentaine de pays les plus développés, est à son "plus haut niveau" depuis la Seconde guerre mondiale, annonce ce mercredi l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son rapport annuel "Perspectives de l'emploi".

Le taux de chômage a atteint 8,7% en mars 2010 dans la zone et 8,6% en mai, soit plus de 17 millions de chômeurs supplémentaires depuis 2007, selon l'OCDE.

Fin 2007, le taux de chômage moyen dans l'OCDE était tombé à 5,7%, niveau le plus bas depuis 1980. Même avec la reprise, "fragile", il manquera fin 2011 environ 15 millions d'emplois pour revenir au taux d'emploi d'avant la crise, notamment dans certains pays comme l'Espagne, l'Irlande ou les Etats-Unis.

Le pic de la crise de l'emploi est "probablement" atteint, mais le chômage mettra du temps à reculer, explique le rapport. Il pourrait ainsi "encore dépasser les 8% à la fin de 2011", selon son pronostic.

L'OCDE précise qu'une "mesure plus large du chômage" prise en compte par son étude, prenant par exemple en considération les travailleurs à temps partiel qui souhaiteraient travailler plus longtemps, aboutit à un chiffre près de deux fois plus élevé que le taux de chômage officiel.

Espagne, Etats-Unis et Irlande particulièrement touchés

Selon l'OCDE, l'impact de la profonde récession de 2008-2009 sur le chômage est comparable à celui du premier choc pétrolier de 1973, mais marqué par des disparités d'un pays à l'autre. Il est vrai également que son étude couvre une grande disparité de pays : les vingt-deux pays européens de la zone OCDE auxquels s'ajoutent l'Australie, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Mexique, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud.

L'Espagne enregistre le record de progression du chômage qui atteignait 19,5% en moyenne en mars, mais dépasse maintenant les 40% pour les 15-24 ans, voire 50% dans certaines régions.

Le chômage a également plus que doublé en Irlande (13,1% en mars) et aux Etats-Unis (9,7%), pays où la prolongation des allocations chômage est suspendue à un vote sur le fil du rasoir au Sénat mi-juillet.

L'Allemagne est le seul pays dont le taux de chômage (7,3% en mars) s'inscrit en recul grâce à un cocktail de mesures négociées, réduction des heures supplémentaires, annualisation des horaires, chômage partiel.

Fait plus inhabituel que ces disparités d'un pays à l'autre, l'emploi s'est nettement plus contracté pour les hommes que pour les femmes, probablement parce que les industries extractives, manufacturières et le bâtiment ont subi des pertes d'emploi importantes.

Maintenir les mesures sociales

L'OCDE presse les Etats de garder des moyens suffisants pour l'emploi malgré les tensions budgétaires. "Etant donné la gravité du ralentissement du marché du travail et les risques sociaux et économiques que cela implique, il est important de continuer d'allouer des fonds appropriés aux politiques du marché du travail", écrit-elle.

"En ce qui concerne les allocations chômage [...], ces mesures doivent être maintenues dans les premières phases de la reprise, jusqu'à ce que la masse du chômage de longue durée commence à se réduire notablement", a souhaité l'l'OCDE.

L'OCDE insiste aussi sur "le rôle clé" à jouer par les services de retour à l'emploi et suggère "un effort accru d'investissement dans la formation".

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