José Manuel Barroso propose de lancer des emprunts obligataires européens

Le président de la Commission de Bruxelles a prononcé ce mardi, son premier "discours sur l'Etat de l'Union" européenne, événement institué par le Traité de Lisbonne. Il a notamment proposé le lancement d'emprunts obligataires au niveau européen.
José Manuel Barroso, devant le Parlement européen le 7 septembre, pour son premier "discours sur l'Etat de l'Union".

Le président de la Commission européenne a proposé ce mardi le lancement d'emprunts obligataires européens pour financer de grands projets d'infrastructures.

"Mettre en commun son argent au niveau européen permet aux Etats membres [de l'Union européenne] de partager leurs coûts afin d'éviter des doublons et d'obtenir un meilleur retour sur investissement", a déclaré José Manuel Barroso. "Un euro dépensé au niveau européen rapporte plus qu'un euro dépensé au niveau national", a-t-il fait valoir.

Le chef de l'exécutif européen a émis cette proposition devant le Parlement européen pour son tout premier "discours sur l'état de l'Union" européenne, une création du traité de Lisbonne censée donner une plus grande visibilité à l'UE, sur le modèle de celui que prononce chaque année le président des Etats-Unis pour présenter son programme au Congrès.

Refus de l'Allemagne

L'idée d'emprunts obligataires au niveau européen a été soutenue par des pays comme la Belgique, par une majorité de députés européens, ainsi que par le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. D'autres pays ne veulent cependant pas en entendre parler. L'Allemagne, par exemple, n'entend pas partager les risques d'un emprunt avec d'autres Etats tout en leur permettant de bénéficier de taux d'intérêt avantageux.

"L'Europe est à un moment de vérité, nous devons montrer que l'Europe est davantage que vingt-sept différentes solutions nationales. Soit nous nageons ensemble, soit nous coulons chacun de notre côté", a averti José Manuel Barroso. En mai, les pays européens avaient déjà éprouvé de grandes difficultés à aboutir à la création d'un Fonds de soutien aux Etats de la zone euro en difficulté financière, comme la Grèce.

José Manuel Barroso, qui entame son deuxième mandat, est critiqué par plusieurs groupes politiques, dont les Verts, qui lui reprochent son manque d'initiative face à la crise économique. "Vous êtes le président aux abonnés absents d'une Europe qui a besoin d'un président", lui a lancé le chef de file des Verts, Daniel Cohn-bendit.

 

Bruxelles surveillera désormais les budgets nationaux

Les ministres des Finances de l'Union européenne, réunis à Bruxelles depuis hier, ont donné ce mardi leur accord pour que leurs projets de budgets nationaux soient examinés au niveau européen chaque année, à partir de 2011, avant leur adoption par leurs parlements respectifs.

Cette initiative, appelée "Semestre européen", permettra que les politiques économiques et budgétaires des Etats de l'UE soient "surveillées pendant une période de six mois chaque année, afin de détecter toute incompatibilité et tout déséquilibre naissant", ont souligné les ministres des Finances dans un communiqué. Le principe de cette initiative avait déjà été adopté au printemps et devait encore être formellement validé.

Ainsi, la surveillance budgétaire de la Commission commencera chaque année en mars et les pays devront présenter leurs orientations budgétaires en avril. Enfin, en juin et juillet, la Commission et les Etats rendront un avis, avant que les gouvernements ne finalisent leurs budgets.

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