Tour de vis monétaire pour la BCE

La BCE a, ce jeudi, relevé de 25 points de base son principal taux directeur, à 1,50%. En revanche, la Banque d'Angleterre a une nouvelle fois passé son tour. Jean-Claude Trichet signale une pause dans la hausse des taux cet été.
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Malgré les derniers soubresauts de la crise de la dette souveraine en zone euro, la Banque centrale européenne n'a pas dévié de sa trajectoire. Elle a en effet porté à 1,50% son principal taux directeur, le taux de refinancement, jusqu'alors à 1,25%. Une décision sans surprise pour les marchés car Jean-Claude Trichet, son président, l'avait préannoncé, le mois dernier, en affirmant sa "forte vigilance" à l'encontre de l'inflation. Depuis le mois décembre 2010, l'inflation dépasse en effet la limite que l'institution s'est fixée. En mai dernier, l'indice des prix à la consommation a progressé de 2,7%, en rythme annuel, après 2,8% en avril. La banque centrale a par ailleurs annoncé le relèvement du taux de rémunération des dépôts des banques de 25 points de base, à 0,75%, tout comme celui du le taux de prêt marginal au jour le jour, taux auquel les banques peuvent emprunter en cas d'urgence,  porté de 2% à 2,25%.

De fait, sans surprise, cette décision n'a pas permis d'inverser la tendance sur l'euro, tombé sous le seuil de 1,43 dollar à 1,4250 sur fond d'inquiétudes sur les dettes souveraines. Mais les intervenants sur les marchés auront à coeur d'écouter les commentaires de Jean-Claude Trichet, sur la situation grecque, et notamment sur les hypothèses avancées pour la participation des créanciers privés au nouveau plan d'aide, comme sur la situation portugaise, au surlendemain de la dégradation de quatre crans de la notation du pays par Moody's.

Lors de son intervention, Jean-Claude Trichet a signalé une pause dans la hausse de ses taux. Il a déclaré que la BCE allait continuer d'observer "très étroitement" le niveau de l'inflation en zone euro, une expression signifiant pour les économistes qu'il n'y aura pas de nouvelle hausse avant l'automne.

De son côté, la Banque d'Angleterre a une nouvelle fois opté pour le statu quo, laissé ainsi son taux directeur à 0,5%. Et les stratégistes ne semblent pas s'attendre à un resserrement de sa politique monétaire de si tôt, pas avant le mois de mai 2012. Pourtant, l'inflation a atteint les 4,5% en rythme annuel au mois de mai. Reste les perspectives de croissance. Au premier trimestre, le PIB n'a progressé que de 0,5% après s'être contratcé de 0,5% sur le trimestre précédent. Et les minutes (le compte rendu) de la précédente réunion du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre ont montré que ses membres craignaient que l'actuelle faiblesse de la croissance de la demande ne persiste plus longtemps que prévu. Certains des membres du comité envisagent même de procéder à de nouveaux achats de titres de dette si nécessaire.

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