Le FMI agite le spectre d'une récession mondiale en 2012

Le Fonds monétaire international exhorte la zone euro à trouver une solution à la crise de la dette. Faute de quoi, une récession mondiale deviendrait plus probable l'an prochain. Le FMI n'exclut pas d'intervenir sur les marchés et d'acheter des titres de dette publique d'Etats en difficulté.
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Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé ce mercredi qu'il était "plus que temps" que la zone euro trouve une solution à la crise de la dette, face à un risque de récession en 2012. Il est "plus que temps de trouver une solution durable à la crise de la dette souveraine en zone euro", écrit le FMI dans un rapport publié ce mercredi. Pour autant, "vouloir atteindre des cibles chiffrées en matière de déficit ne doit pas se faire au risque d'une contraction à grande échelle de l'activité économique", ajoute l'institution de Washington. Le FMI a prévenu qu'il n'excluait pas une récession au niveau mondial en 2012.

"Changer nos politiques économiques"

"Nous tablons toujours sur une croissance, même très modeste, mais l'activité pourrait se retourner. Un risque de récession n'est pas à exclure", a admis Antonio Borges, directeur Europe du Fonds, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "En conséquence, nous devons changer nos politiques  économiques", a-t-il affirmé. "Certains pays n'ont pas d'autres options, mais d'autres peuvent agir plus sereinement", a-t-il souligné. Dans cette optique, le deuxième plan de sauvetage de la Grèce, décidé en juillet, devrait être réexaminé, afin qu'il "se concentre plus sur une dette soutenable" pour le pays à terme et sur "le redémarrage de la croissance économique", a poursuivi Antonio Borges. Le pays est actuellement englué dans une profonde récession qui complique la tâche des pouvoirs publics pour réduire le déficit et freiner la hausse de la dette globale.

Pour les banques centrales : "une pause ou une marche arrière"

Le FMI invite aussi les pays solides de la zone euro à agir. "Les pays bénéficiant de taux bas (sur le marché de la dette) devraient envisager de reporter une partie de leurs objectifs en matière de consolidation budgétaire", indique-t-il dans son rapport, qui invite également les grandes banques centrales à "faire une pause ou machine arrière" en cas de risque sur la croissance. La Banque centrale européenne doit justement se réunir jeudi. Les analystes s'attendent à une baisse de son taux directeur en raison des craintes de retour de la récession.

"Des conditions tout sauf normales"

Antoni Borges a par ailleurs affirmé que le FMI n'excluait pas d'intervenir sur les marchés et d'acheter des titres de dette publique d'Etats en difficulté. "Le FMI ne fait pas normalement ce genre de choses (mais) dans des conditions tout sauf normales, cela ne peut être exclu", a-t-il dit, rappelant toutefois que "dans l'immédiat, l'aide que peut fournir le FMI serait (plutôt) des garanties à certains Etats".  Concernant l'aide à la Grèce, le FMI s'est montré "confiant dans le fait d'arriver à une issue positive" à l'issue des négociations entre Athènes et ses créanciers, regroupés au sein de la troïka (FMI , Union européenne et Banque centrale européenne) quant au versement d'une tranche de 8 milliards d'euros de prêts au pays. Ces fonds seront tirés du premier plan d'aide à la Grèce décidé en 2010.

"Pas d'urgence" pour la nouvelle tranche à la Grèce

Pour Antonio Borges, il n'y "pas d'urgence" pour verser cette nouvelle tranche d'aide étant donné que la Grèce ne doit pas faire face à des échéances de remboursement importantes avant le mois de décembre. Quant à la mise en oeuvre du second plan d'aide à la Grèce, elle dépendra du succès des mesures prises dans le cadre du premier plan, a-t-il souligné. Revenant sur la situation de l'Irlande et du Portugal, les deux autres pays de la zone euro à bénéficier d'un plan d'aide, le FMI s'est montré partagé. "Nous sommes satisfaits de ce qui se passe en Irlande où le pays fait exactement ce qu'il devait faire" en matière de consolidation budgétaire, a indiqué Antonio Borges. En revanche, il a estimé que Lisbonne avait réservé quelques "surprises négatives". "Il est trop tôt pour dire si le programme d'austérité mis en place est bien sur les rails", at-il fait savoir.

Commentaires 8
à écrit le 07/10/2011 à 6:05
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La récession est déjà bien engagée et elle est en soi une chose vitale pour l'humanité, car l'accroissement constant de la pollution et les attaques irréversibles contre l'environnement aurait mené ce monde à sa perte plus tôt que prévu. Le créateur...

à écrit le 07/10/2011 à 0:19
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alors si l'activité se retourne elle verra un terrain déchiré des êtres humains oublieux de leurs humanité, les yeux rivés au compteur monétaire pressés à l'élan vital brisé, apathiques obsédés par la réussite comptable de leur société, prêts à com...

à écrit le 06/10/2011 à 18:04
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je vais sans doute me repeter,mais j'ai bien l'impression,que plusieurs pays dont nous,vont en prendre plein la gueule,et nous allons encore payer les betises,des autres,c'est ça qui est fatigant...

à écrit le 05/10/2011 à 20:08
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Et ben, ils sont lents dans leur réflexion, ca fait 12 mois que l'on voit le mur se rapprocher a grande vitesse

le 05/10/2011 à 20:29
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Le FMI s'avère être un machin qui se trouve toujours à la traine des évênements ... agiter le spectre d'une récession mondiale en 2012 alors que cette récession est déjà opérante depuis juillet 2011 !!! Vraimant, Mme Lagarde ne se bonifie pas au fil ...

à écrit le 05/10/2011 à 20:00
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Quelle chose étrange ??? après plusieurs mois d'attaque sur les dettes d'états ... les états mettent ou vont mettre en place une austérité généralisée ... et maintenant les marchés prennent peur .... beuuuhhh c'est que si il y a austérité partout il ...

à écrit le 05/10/2011 à 19:14
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La crise a été engendrée par toute une série de dysfonctionnements bancaires : subprimes etc, qui sont rendus possibles par une absence de règlementation bancaire, née de la théorie de la dérèglementation. Les excès qui ont été dénoncés : bonus extra...

à écrit le 05/10/2011 à 19:09
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j'aimerais bien savoir en quoi consiste l'action de l'Irlande pour donner satisfaction au FMI ...

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