Le gouvernement Papadémos sera investi vendredi en Grèce

Lucas Papadémos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), a été nommé à la tête d'un gouvernement d'union nationale en Grèce qui prêtera serment vendredi à 12h00 GMT, a annoncé mercredi la présidence grecque.
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Le chef de l'Etat, Karolos Papoulias, a reçu jeudi matin les dirigeants des principaux partis politiques, dont le Premier ministre sortant, George Papandréou, mais aussi Lucas Papadémos, qui fut également gouverneur de la banque centrale grecque.

"Le président, sur recommandation des responsables politiques ayant participé à la réunion, a demandé à Lucas Papadémos de former un nouveau gouvernement", lit-on dans un communiqué de la présidence.

La nouvelle équipe sera chargée de mettre en oeuvre le plan de sauvetage de 130 milliards d'euros élaboré par l'Union européenne et de préparer des élections législatives anticipées qui doivent avoir lieu en février 2012.

"L'économie grecque fait face à d'énormes problèmes, malgré les efforts que nous avons consentis", a déclaré Lucas Papadémos à sa sortie du palais présidentiel.

"Nos choix seront décisifs pour le peuple grec. Ce ne sera pas facile, mais je suis convaincu que la participation du pays à la zone euro constitue une garantie de stabilité monétaire. Nous devons tous être optimistes quant à l'issue tant que nous ferons preuve d'unité", a-t-il ajouté.

Aucune date précise n'a été arrêtée pour les élections, a-t-il dit, expliquant que celle du 19 février n'était qu'une préférence.

Respecté à l'étranger et dans le monde de la finance, Lucas Papadémos passe pour une personnalité posée mais sans charisme sur un échiquier grec haut en couleurs.

"IL SAIT CE QU'IL A À FAIRE"

"Il a les idées claires. Il ne s'est jamais mêlé de politique. Il sait ce qu'il a à faire", a commenté Thanos Papasavvas, responsable des placements monétaires chez Investec Asset Management, à Londres.

Les chefs de file des principales formations ont arrêté leur choix au terme de négociations parfois houleuses. Le nom de Filipos Petsalnikos, président du Parlement, avait émergé mercredi, avant d'être éclipsé par celui de Lucas Papadémos.

"Après plusieurs jours d'une comédie ridicule, la Grèce dispose aujourd'hui d'un Premier ministre tout à fait qualifié pour mener à bien la tâche qui lui a été assignée", a assuré Costas Panagopoulos, directeur de l'institut de sondage Alco.

"Le fait que les partis soient finalement parvenus à coopérer est également très positif. J'espère que le fossé béant entre les partis politiques et les citoyens grecs va désormais se combler", a-t-il ajouté.

Signe de l'ampleur de la tâche qui attend Lucas Papadémos, l'institut grec de la statistique a fait état d'une forte hausse du chômage, dont le taux a atteint 18,4% en août, au plus fort de la fréquentation touristique. Il était de 16,5% en juillet.

Le futur Premier ministre assure qu'il n'a fixé aucune condition à sa nomination. De source proche du gouvernement, on indique toutefois qu'il a exigé de George Papandréou et d'Antonis Samaras, respectivement chefs de file du Parti socialiste (Pasok) et de la Nouvelle démocratie (opposition), un engament écrit en faveur de l'accord conclu avec l'UE.

Ce plan prévoit de nouvelles mesures d'austérité qui viendront ajouter à la grogne des Grecs, épuisés par la rigueur.

Olli Rehn, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, en avait déjà fait un préalable au déblocage de prochaine tranche d'aide de huit milliards d'euros. Sans cette argent, la Grèce sera en cessation de payement en décembre.

La France et l'Allemagne ont averti qu'elles ne laisseraient pas son sort menacer la stabilité de la zone euro et ont invité Athènes à se prononcer pour ou contre son maintien dans le groupe.

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