Le FMI crée un nouvel instrument "anti-contagion"

Le Fonds monétaire international a annoncé mardi la création d'un nouvel instrument de prêt pour "casser les chaînes de la contagion" des crises économiques et financières.
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L'institution a indiqué dans un communiqué que son conseil d'administration avait donné son feu vert à la "Ligne de précaution et de liquidité" (LPL), qui avait été promise par le G20 lors de son sommet de Cannes au début du mois.

La LPL met à disposition des Etats membres un crédit pour couvrir leurs besoins d'urgence. Elle "peut être employée comme source de liquidités, permettant un accord de six mois pour répondre à des besoins de court terme pour la balance des paiements", a expliqué le FMI.

Ce dispositif en remplace un autre créé en août 2010, la Ligne de crédit de précaution, dont bénéficie un seul Etat membre : la Macédoine. La différence avec cet outil est que l'ancienne ligne de crédit était conçue pour être gardée en réserve, tandis que la nouvelle est prévue pour être éventuellement utilisée immédiatement.

L'Italie y aura accès

Les pays qui peuvent y prétendre restent les mêmes: ceux qui sont atteints par une crise, et qui ont des politiques économiques saines et s'engagent à les maintenir. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait affirmé lors du sommet de Cannes que l'Italie pourrait répondre à ces critères. Pour soutenir ce pays, "l'instrument typique que nous utiliserions est une Ligne de crédit de précaution. Maintenant, l'Italie n'a pas besoin du financement associé à un instrument de ce type", avait-elle dit le 4 novembre.

Aucun Etat membre particulier n'a été cité mardi par le Fonds comme potentiellement intéressé par une LPL. Et l'institution de Washington a pour habitude, quand un Etat membre entame des négociations en vue d'obtenir un crédit de ce type, de maintenir une certaine confidentialité au départ.

La LPL peut être accordée pour des périodes allant de six mois à deux ans. Sur six mois, le montant maximum est de cinq fois la quote-part d'un pays au FMI, soit par exemple 45,5 milliards d'euros pour l'Italie ou 23,3 milliards d'euros pour l'Espagne. Sur deux ans, le plafond légal est deux fois supérieur.

D'après le FMI, "les réformes adoptées aujourd'hui, qui sont en préparation depuis un certain temps, permettront au Fonds de mieux répondre à la diversité des besoins en liquidités de ses membres qui ont des politiques et des fondamentaux relativement forts, y compris ceux qui sont affectés en périodes de tensions économiques et sur les marchés élevées, les victimes innocentes de la crise".

"La réforme améliore la capacité du Fonds à fournir des financements pour la prévention et la résolution des crises. C'est un pas supplémentaire vers la création d'un filet de sécurité mondial efficace face à des interconnexions planétaires accrues", a estimé Christine Lagarde, citée dans le communiqué.

Le FMI a par ailleurs créé un "Instrument de financement rapide" qui permet de répondre, avec un seul versement, à des besoins comme les catastrophes naturelles ou la reconstruction après un conflit, mais aussi d'une autre nature. Selon des responsables du FMI, cette ligne de crédit a été inspirée par les révolutions des pays arabes cette année.

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