Fitch dégrade la note du Japon de deux crans

L'agence de notation financière Fitch a abaissé mardi de deux crans, à "A+", la note de la dette à long terme du Japon, invoquant la dette publique massive du pays, qui équivaut à plus de deux fois son Produit intérieur brut.
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L'agence de notation financière Fitch a abaissé mardi de deux crans, à "A+", la note de la dette à long terme du Japon, invoquant la dette publique massive du pays, qui équivaut à plus de deux fois son Produit intérieur brut. La nouvelle note du Japon correspond à la cinquième meilleure sur l'échelle de Fitch, qui en compte 22 au total. Elle correspond à "un émetteur solide susceptible d'être affecté par des changements de la situation économique".

L'agence a maintenu la perspective "négative" fixée sur la note nippone depuis mai 2011, ce qui signifie qu'elle pourrait, au terme d'un à deux ans, la dégrader de nouveau. "L'abaissement et la perspective négative reflètent les risques croissants pesant sur le profil d'emprunteur du Japon, à cause de l'importance croissante de sa dette", a expliqué Andrew Colquhoun, responsable chez Fitch des notes des Etats de l'Asie-Pacifique, dans un communiqué. "Le plan de consolidation budgétaire du pays semble nonchalant, y compris par rapport à d'autres pays développés sous pression budgétaire, et la mise en place de ce plan est sujette à des incertitudes politiques", a souligné Andrew Colquhoun.

Une dette qui s'élèvera à 239% du PIB d'ici à fin 2012

Fitch a rappelé que l'endettement brut des autorités japonaises allait s'élever "à 239% de son produit intérieur brut d'ici à la fin 2012, le taux de loin le plus élevé de tous les pays que nous notons", a-t-elle relevé. Le gouvernement nippon, qui finance plus de la moitié de son budget par l'émission de nouvelles obligations, a déposé au Parlement fin mars un projet de loi prévoyant le doublement de la taxe sur la consommation, afin de financer le système de protection sociale et contenir la dette colossale de la troisième puissance économique mondiale.

Le projet défendu par le Premier ministre de centre-gauche, Yoshihiko Noda, prévoit que cet impôt indirect, actuellement fixé à 5%, passerait à 8% en avril 2014 et à 10% en octobre 2015. Mais l'opposition des conservateurs et d'une partie du propre camp de M. Noda rend incertaine l'adoption de ce texte.

L'endettement croissant du pays a déjà poussé les deux autres grandes agences de notation à s'interroger sur la solidité financière des autorités nippones: Moody's a dégradé sa note d'un cran, à Aa3 (4e meilleure note sur 19, perspective stable), en août dernier, et Standard & Poor's a placé son estimation de AA- (4e meilleure sur 22) sous perspective négative en avril 2011.

Commentaires 6
à écrit le 23/05/2012 à 10:46
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Le Japon profite grandement de la mansuétude des "States". Sa dette est détenue en grande partie par les japonais eux mêmes. C'est en outre un pays largement fermé aux importations étrangères (hormis le luxe). Ne serait-ce pas la meilleure façon pour...

à écrit le 22/05/2012 à 17:45
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Le Japon est sourd aux demandes de réévaluation forte de sa devise, il mène le rythme du petit train chinois et croit encore que le reste du monde va l'accepter encore . Le pays devra réformer fortement ses entreprises et les diriger plus vers l'inve...

à écrit le 22/05/2012 à 15:58
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Tôt ou tard, les agences de rating finissent pas se réveiller, la preuve.

à écrit le 22/05/2012 à 15:41
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Avec fukushima ,le Japon est ruiné car incapable de rembourser les victimes de ce désastre ,et les politiques chez-nous poussent à garder feschenheim ,et chinon ,si ça nous arrivait c'est 5 millions de chomeurs et des mendiants plein les rues.

à écrit le 22/05/2012 à 14:17
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Non. Il doit y avoir erreur. Le tsunami et les quatre réacteurs en fusion devaient relancer leur économie (dixit certains "économistes"). Quid, tu quoque, filii, medice curate ipsum, dans quel état ils gèrent,...

le 22/05/2012 à 14:32
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classe la citation de Jules César

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