Accord sud-asiatique pour relancer le cours du caoutchouc

La Thaïlande, l'Indonésie et la Malaisie ont conclu un accord jeudi pour réduire leur offre en caoutchouc. Depuis mars, le prix de la matière élastique ne cesse de chuter en raison d'une demande minée par le ralentissement économique mondial.
Le caoutchouc a accusé une perte de 27% de sa valeur entre mars et août. Copyright Reuters

L'union fait la force chez les Tigres asiatiques. Jeudi, trois des économies émergentes de l'Asie du Sud-Est, Thaïlande, Indonésie et Malaisie, ont pris des mesures communes pour réduire de 450.000 tonnes leur offre de caoutchouc. Dans le détail, 300.000 tonnes de la matière élastique ne seront pas exportées cet été tandis que 16.000 hectares d'arbres à latex âgés seront abattus.

Avec de telles restrictions, les trois Etats espèrent relancer le cours du caoutchouc qui dégringole depuis le début de l'année. A la bourse de Tokyo mardi, la récolte négociée en janvier s'échangeait à 213.800 yens (2.183 euros) la tonne, soit le prix le plus bas depuis octobre 2009. Même constat à la bourse de Shanghai, où les contrats de janvier dévissaient à 21.150 yuans (2.687 euros) la tonne. Globalement, le cours a perdu près de 27% de sa valeur entre mars, son taux le plus haut, et août. De même, les contrats «futures» signés cette année ont chuté de 21% par rapport à 2011. De biens mauvais résultats pour des pays qui produisent à eux trois, plus de 70% de la récolte mondiale en caoutchouc.

Conjoncture mondiale

La réduction de la demande en caoutchouc s'explique en partie par le ralentissement de la croissance mondiale et les effets boule de neige de la crise en zone euro. La Chine par exemple, qui constitue le plus gros partenaire commercial des pays de l'Asie du Sud-Est, a vu ses perspectives de croissance 2012 abaissées de 8% à 7,7%, selon les données de la Bank of America. Du coup, la demande chinoise en caoutchouc a dévissé de 42% l'an dernier et pourrait perdre encore 5% cette année. Le recul de ses ventes automobiles, minées par une demande intérieure fragile et des exportations vers l'Europe au ralenti, nuit particulièrement au cours de la matière à pneumatiques.

En ce qui concerne le Japon, autre gros consommateur de caoutchouc, le pays a vu son Produit intérieur brut n'augmenter que de 0,3% au deuxième trimestre. Malgré la mise en place d'un programme de subvention à l'achat de voitures écologiques, la consommation nippone reste atone. Elle n'a augmenté que de 0,1% au trimestre précédent, alors même qu'elle représente 60% du PIB de l'archipel.

Stratégie payante

Ce n'est pas la première fois que les Tigres asiatiques s'inquiètent d'une baisse du cours du caoutchouc. En 2008, en plein durant la crise financière, le prix de la matière avait perdu 56% de sa valeur. Précautionneux, la Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie avaient passé un accord similaire à celui d'aujourd'hui. 690.000 tonnes de caoutchouc avaient été retirées du marché, entraînant une hausse du cours de 109%.

Pour cette année, la Thaïlande, premier producteur de caoutchouc, veut faire encore mieux qu'il y a quatre ans. Début août, Bangkok a annoncé qu'un fonds de 15 millions de bahts (385.000 euros) serait débloqué pour intervenir directement sur le marché.

Commentaires 2
à écrit le 17/08/2012 à 10:30
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"...au cours de matière pneumatique" Est ce bien français tout cela? Pneumatique n'est pas un adjectif qualifiant une matière...

à écrit le 17/08/2012 à 8:55
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Ce n'est pas en manipulant le cours du caoutchouc que les clients finaux auront plus d'argent pour en acheté, et ce genre de mesure risque de provoquer un effet inverse en ralentissant encore plus la demande. Il faut que le prix soit fixé à un seuil ...

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