Le chômage, sujet de discorde entre Obama et Romney

A la veille de la convention démocrate et alors que s'achève celle des Républicains, la question du chômage agite les deux grands partis américains. Entre critiques et promesses, revue rapide des plans d'attaque pour chacun d'eux en matière d'emploi.
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Outre-Atlantique aussi, le chômage inquiète. Alors qu?en France, il a dépassé la barre des 3 millions, il touchait aux États-unis quelque 12,8 millions de personnes en juillet, soit 8,3% de la population active. Un niveau moindre par rapport au cas Français, mais qui n?en préoccupe pas moins les Américains, a trois mois de l?élection présidentielle.

Vendredi, de nouveaux chiffres doivent être publiés, pour le mois d?août, au lendemain même du discours de Barack Obama lors de la convention démocrate de Charlotte en Caroline du Nord. Ce qui a d?ailleurs donné l?occasion à Eric Ferhnstrom, l?un des conseillers de son rival, Mitt Romney, de railler l?événement. "Le temps fort de la semaine ne sera pas la convention démocrate mais la publication dedes chiffres mensuels du chômage" a-t-il ironisé sur CNN.

Romney : "Changer de coach"

Le poids de la question du chômage dans le débat ne lui donnera peut-être pas complètement tort. En effet, même s?il a baissé après le pic à 10% en 2009, les États-Unis n?ont pas connu une aussi longue période à un tel niveau de chômage depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Une situation que le camp du républicain Mitt Romney se fait fort de mettre en avant pour critiquer le bilan du parti démocrate. "Aujourd?hui 23 millions de personnes ont perdu leur emploi, arrêté d?en rechercher un ou sont sous-employés", affirmait ainsi l?ancien gouverneur du Massachusetts dans un discours à Boston le 1e septembre, pour en conclure que "lorsque votre entraîneur obtient ce genre de record, il faut en changer". Il étendait alors le bilan aux emplois précaires et aux personnes qui ne sont plus considérées comme actives.

Jeudi, à Tampa, lors de son discours d?investiture, Mitt Romney promettait de créer 12 millions d?emplois. Pour y parvenir, il mise sur des recettes fidèles à sa ligne ultra-libérale. Il propose notamment de remplacer l?allocation chômage par un compte-épargne. Comme il en fait état sur son site Internet, il souhaite également confier aux Etats le droit de bloquer des fonds fédéraux et opte pour l?immigration choisie visant les "hauts potentiels". Son co-listier, Paul Ryan, défend quand à lui une réforme fiscale censée encourager la création d?emploi, et répète que les Etats-Unis doivent cesser de "dépenser l?argent qu?ils n?ont pas".

Quand Obama annonçait un plan à 447 milliards de dollars

En face, David Plouffe, conseiller de la Maison Blanche reprochait dimanche sur la chaîne ABC au programme de Romney de n?offrir qu?une "approche par le haut" et à son camp de "mentir". Il vantait par ailleurs les créations d?emplois dans le secteur industriel. Les démocrates affirment en outre avoir permis de créer 4,5 millions d?emplois dans le secteur privé. 

Toutefois, Barack Obama lui-même reconnaît qu?il "y a encore du travail à faire" en matière de lutte contre le chômage. Fin 2011, il avait annoncé un plan de 447 milliards de dollars destiné à donner un "choc électrique à l?économique américaine". Pour le Bureau du Budget du Congrès, non partisan, cet "American Jobs Act" porterait ses fruits en 2012 et 2013. Barack Obama devrait donner un aperçu de ses projets pour un éventuel second mandat lors de son discours d'investiture jeudi, à la veille d'un rapport mensuel qui pourrait ou non conforter sa politique.

Au cours des trois mois qui viennent, deux autres rapports alimenteront le débat. A chaque fois ils seront publiés à des moments-clés : en octobre, peu après un débat entre les deux candidats, puis en novembre, quelque jours avant le scrutin.

Commentaire 1
à écrit le 03/09/2012 à 22:36
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qui va mentir le plus

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