La Birmanie lance un appel d'offre pour des blocs pétroliers "onshore"

Les autorités birmanes, qui font leur possible pour ouvrir le pays au monde depuis la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi, a lancé jeudi un appel d'offre pour 18 blocs pétroliers "onshore".
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Alors que ses richesses minières, gazières et pétrolières attisent les convoitises, cette initiative envers les investisseurs devrait trouver du répondant. Jeudi, la Birmanie a lancé un appel d'offre pour 18 blocs pétroliers "onshore". D'après le quotidien officiel New Light of Myanmar, les groupes intéressés pourront déposer des demandes pour trois blocs maximum, en partenariat avec une entreprise d'Etat. Ces blocs représentent environ un tiers des blocs terrestres existants selon des documents publiés par l'entreprise publique Myanma Oil and Gas Enterprise. Sachant qu'il existe aussi une cinquantaine de blocs "offshore".

D'après l'AFP, les analystes soulignent que les bénéfices des revenus pétroliers et gaziers ont été confisqués pendant cinquante ans par la junte. Mais celle-ci s'est auto-dissoute en mars 2011, après avoir confié le pouvoir à d'anciens militaires. Ceux-ci ont depuis multiplié les réformes politiques et économiques. La libération de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi en novembre 2010 a permis aux autorités de montrer patte blanche sur la scène internationale. Et de pousser les Etats-Unis et le Vieux Continent à lever leurs sanctions envers le régime.

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Résultat, les entreprises occidentales se pressent maintenant aux portes de ce marché prometteur, dans le sillage des sociétés asiatiques - et surtout de Chine -, qui ont déjà procédé à des investissements importants dans les mines, le gaz et le pétrole. Economiste chez IHS Global Insight, Rajiv Biswas a estimé jeudi que "le gaz et le pétrole birman terrestres sont une des cinq zones les plus prometteuses au monde pour l'exploration et la production", notant toutefois que le pays se situait loin des producteurs majeurs comme l'Arabie saoudite.

Vers une augmentation des conflits fonciers?

Surtout, aux yeux des autorités, le développement de ce secteur, apparaît comme un véritable catalyseur du développement du pays. Selon Rajiv Biswas, celui-ci représenterait déjà 34% des exportations nationales.

Reste que cet afflux de capitaux sur ce marché est aussi une source de préoccupation majeure pour la société civile. Celle-ci craint qu'en parallèle, les conflits fonciers et la corruption - qui sont monnaie courante à l'échelle régionale -, flambent. Depuis plusieurs mois, un projet chinois de mine de cuivre dans le nord-ouest du pays essuie ainsi les foudres de la population locale. Celle-ci affirme que 3.200 hectares leur a été confisqués, sans compensation.

Lire aussi : En Birmanie, le spectre d'une flambée de la corruption et des conflits fonciers

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