Les recettes des entreprises familiales pour résister à la crise

Selon une étude du cabinet Ernst & Young, les entreprises familiales, qui représentent plus de 60% de toutes les entreprises d'Europe et du continent américain, trois facteurs expliquent leur capacité à surmonter la crise : la croissance et la résilience, la gestion des talents et l'approche durable.
Copyright Reuters

Ils ne seraient que trois. Selon une étude du cabinet Ernst & Young intitulée « Construire pour durer. Les entreprises familiales montrent la voie de la croissance durable » publiée ce lundi, les trois principaux facteurs de réussite des entreprises familiales sont la croissance et la résilience, la gestion des talents et l'approche durable. Les entreprises familiales représentent plus de 60% de toutes les entreprises d'Europe et du continent américain.

Une croissance d'au moins 5% du chiffre d'affaires entre 2011 et 2012

Réalisée en collaboration avec le Family Business Network International (FBN-I) auprès de 280 personnes travaillant au sein d'entreprises familiales dans 33 pays, cette enquête indique que 60% des entreprises interrogées déclarent avoir enregistré une croissance d'au moins 5% du chiffred'affaires entre 2011 et 2012 et 1 sur 6 une croissance d'au moins 15%. « Ces chiffres sont d'autant plus remarquables que près des trois quarts des entreprises interrogées sont implantées en Europe et aux Etats-Unis, là où les conditions économiques ont été les plus difficiles », observe le cabinet de conseil.

« Malgré un contexte économique difficile, les entreprises familiales ne restent pas sur leurs acquis. Elles recherchent de nouvelles pistes de développement. Ainsi, plus de 50% des répondants prévoient de lancer de nouveaux produits et services, 40% d'aller dans de nouveaux pays », précise Philippe Vailhen, associé Ernst & Young, responsable de l'activité Entreprises familiales en France.

L'innovation, la priorité

A cette constance face aux difficultés économiques des entreprises familiales s'ajoute un tropisme prononcé dans l'utilisation des financements, tout particulièrement fléchés vers l'innovation. « L'innovation est, pour ces entreprises, une cible majeure. Près de la moitié des sociétés interrogées prévoient en effet de miser davantage sur l'innovation dans les années à venir », indique Ernst & Young.

Autre caractéristique majeure des entreprises familiales : une approche de long terme qui les distingue des autres entreprises. A cet égard, les deux tiers des entreprises interrogées déclarent avoir planifié le maintien du contrôle familial de l'entreprise. Une proportion qui passe à trois quarts des entreprises dans les pays émergents.

Des défis de gouvernance

Parce qu'elles ont adopté une vision de long terme, les entreprises familiales ont une stratégie particulièrement fine pour gérer les talents ou pour attirer des cadres qui n'appartiennent pas au cercle familial. « Plus que tout autre type de société, les entreprises familiales doivent faire face à des défis complexes de gouvernance. Elles savent que l'emploi de cadres ne faisant pas partie du cercle familial est indispensable à leur réussite », explique le cabinet de conseil. « L'époque où le patrimoine génétique était considéré comme un atout majeur pour accéder à un poste de direction est bien révolue » confirme Philippe Vailhen.

Dans les faits, les entreprises familiales deviennent attractives pour les cadres dirigeants : seul un quart des entreprises interrogées affirme, sur l'année écoulée, avoir rencontré des difficultés à attirer des cadres qui n'appartiennent pas au cercle familial.

Savoir impliquer les jeunes dans les prises de décision

Comment s'y prennent-elles alors que les PME françaises se plaignent souvent de ne pouvoir attirer les jeunes hauts diplômés ? Pour fidéliser les cadres non membres de la famille, les répondants déclarent préférer des mesures non financières, en impliquant davantage ces cadres dans le processus de prise de décisions. Ainsi, les sociétés ayant les meilleurs résultats sont presque deux fois plus nombreuses (plus de 50%) que les autres à accorder aux cadres non familiaux un niveau d'implication plus élevé. Les plus performantes ont également davantage utilisé la rémunération différée.

Enfin, les entreprises familiales parviennent à intégrer le développement durable -- environnementale, économique et sociale - dans leur stratégie. Un tiers des entreprises
du panel déclarent avoir mis en oeuvre des technologies vertes au cours des trois dernières années. Près de 40% des sociétés déclarent l'axer sur les problèmes environnementaux, suivis des questions sociales et de gouvernance.

Commentaires 5
à écrit le 21/01/2013 à 15:13
Signaler
j'espere que la pensée mondialiste ne pourra tout détruire avec l'aide des etats

à écrit le 21/01/2013 à 14:03
Signaler
Les déboires des grands groupes industriels, largement aidés par l'Etat, montrent bien l'inanité des grandes théories économiques qui ont oublié que l'Homme, avec ses imperfections, est au coeur du système.

à écrit le 21/01/2013 à 12:49
Signaler
Un exemple intéressant, dans mon entreprise ou je travaillais, à l'origine familiale puis achetée par des fonds de pension, il était impossible de leur faire sortir des sentiers battus de la monoculture de sous-traitance automobile. Je précise que le...

à écrit le 21/01/2013 à 11:41
Signaler
VIVE LES ENTREPRISES FAMILIALES INDEPENDANTES: C'est en remettant l'homme au coeur de l'organisation que l'avenir radieux se dessinera. C'est en encourageant les entrepeuneurs que les entreprises grandiront C'est en prililégiant une logique indus...

à écrit le 21/01/2013 à 11:27
Signaler
article d'autant plus interessant que durant longtemps on a vilipendé le paternalisme. Bien évidemment les entreprises familiales seront souvent les plus performantes. Et leur avantage si elles n'étaient pas spoliées comme aujourd'hui, c'est qu'elles...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.