En Espagne, il faut sauver le foot quoi qu'il en coûte

Bien que ses propres finances soient dans une situation délicate, la communauté autonome de Valence va devoir voler au secours de plusieurs de ses clubs de football, étranglés par les dettes.
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Alors que les finances publiques de l'Espagne sont toujorus dans une situation bien précaire, c'est un euphémisme , la région de Valence s'apprête à venir au secours d'une équipe... de football. Cette collectivité locale autonome - la Communauté valencienne -, située sur la côte méditerranéenne, pourrait éponger une partie de la dette du club local, le Valencia CF. Et se convertir, de facto, en principal actionnaire de l'entité sportive. Plombé par une gestion chaotique et un projet de construction d'un stade gelé depuis 2009, le club est dans l'incapacité de faire face au remboursement d'un prêt de 86 millions d'euros accordé en 2011 par Bankia. Une opération dont la Région s'était portée garante...

Fin janvier, le vice-président de la Generalitat de Valence, José Ciscar, a confirmé que la collectivité ne lâcherait pas cette vitrine sportive: « Nous sommes conscients de l'importance que le Valencia CF a pour la société valencienne et nous allons faire le nécessaire pour que le club continue de la meilleure manière possible. » La Région pourrait faire de même pour deux autres clubs, à Elche et à Alicante, eux aussi asphyxiés par les dettes. Au total, l'ardoise pourrait s'élever à 118 millions d'euros...Alors que, pour remettre ses finances à flot, cette Région, comme d'autres en Espagne, multiplie les coupes budgétaires dans l'éducation et la santé, ce soutien aux clubs de foot a irrité l'opposition, qui s'insurge contre la gestion du Parti populaire (centre droit), en charge de l'exécutif valencien depuis 1995.À gauche, le député de Izquierda Unida, Ricardo Sixto, note : « C'est terrible de le constater, mais c'est le football qui passe en premier, alors qu'on est en plein dans une situation économique et sociale effrayante ». D'autant qu'il s'agit de la deuxième Région la plus endettée du pays aujourd'hui. Autrefois louée pour son dynamisme, qualifiée de « Californie européenne », Valence a longtemps misé sur le sport, décrochant l'organisation d'un Grand Prix de F1 et l'organisation de la Coupe de l'America. Autant d'in-vestissements pharaoniques qui ont plombé ses comptes.
Mais à Valence, le club de football, l'une des meilleures équipes espagnoles derrière le Real Madrid et le Barça, reste une institution « intouchable ». Ce que confirme l'économiste José María Gay de Liébana, spécialiste du football : « En Espagne, les Régions et les mairies estiment qu'il est très important d'avoir un club en première division. Par exemple, la saison dernière, la Galice n'avait aucun club au plus haut niveau, et cela a pénalisé la Région en termes d'image. »

Un appât pour les investisseurs

Pour cet économiste, disposer d'un club fort est un atout pour attirer des investisseurs : « Ça ouvre des portes : pour les politiques, il est plus facile de faire venir des entreprises étrangères à Valence si le club joue la Ligue des champions plutôt qu'en deuxième division. Regardez la Catalogne : elle ne serait pas tout à fait la même si elle n'avait pas le rayonnement du Barça. C'est un outil de promotion. » La Generalitat valencienne a toutefois prévenu que sa « fonction n'est pas de diriger des clubs de foot », rappelant : « Nous avons d'autres obligations de paiement qui sont plus urgentes... »
 

Commentaires 19
à écrit le 16/02/2013 à 15:12
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Sauver le foot mais oublier l'humain: nouvelle devise espagnole ??

à écrit le 16/02/2013 à 1:33
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[Révélations] je vous invite aujourd'hui à découvrir une expérience fascinante. Vous en reviendrez pas de son efficacité : http://le11ecommandement.infos.st/

à écrit le 15/02/2013 à 17:44
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Pas grave, ils vont présenter la facture à l'union européenne et les commissaires européens ne seront que trop heureux de faire payer les autres peuples.

le 20/02/2013 à 19:07
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les joueurs seront épargnés eux avec une vie active si courte

à écrit le 15/02/2013 à 17:14
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Et le procès du docteur Fuentes qui ne donne pas de nom des footeux...

à écrit le 15/02/2013 à 16:55
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l?Espagne n?a en rien visé sur quoi que ce soit en sport, ce sont les communautés, tous ces petits royaumes (taïfa du temps de l?Espagne musulmane) avec un tas d?édiles presque tous corrompus mais qui ont pu manipuler tout cela en s?appuyant sur la d...

à écrit le 15/02/2013 à 16:42
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Panem et circenses ! Enfin panem plus trop.

à écrit le 15/02/2013 à 15:22
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Le contribuable doit sauver les banquiers et leur bonus....les joueurs de foot et leur salaires indecents.....en France on doit sauver la culture et les gros salaires et les faux artistes....les politiciens et leurs privileges...l'industrie pharmaceu...

le 15/02/2013 à 16:33
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il lui faut une sacré carrure, à ce contribuable ! le malheureux, il lui faut faire face, et comment !

à écrit le 15/02/2013 à 14:46
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et après on met tout sur le dos de l'Europe et de l'Euro... Comme en Grèce, l'origine de la crise est la mauvaise gestion du pays et de ses finances publiques. L'Euro n'est qu'un accélérateur qui défavorise les pays qui ne sont pas capables de se gé...

le 15/02/2013 à 16:10
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Ulrika, savez ce qu'est une zone monétaire optimale ?

à écrit le 15/02/2013 à 14:35
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Ce qui se passe là bas est proprement indécent (voir Envoyé Spécial de jeudi soir pour être édifié). On débauche des joueurs de foot à prix d'or ; la plupart des clubs sont hyper endettés et ne rembourseront jamais le premier "kopeck". Vraiment on ma...

à écrit le 15/02/2013 à 14:13
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Les bidonvilles dans la banlieue de Madrid- Des immeubles entiers désespèrément vides - Un taux de chomage hallucinant- Une jeunesser diplomée qui fiche le camp...en allemagne ou elle est accueillie- zapatero et sa politique plus que laxiste- un gou...

le 16/02/2013 à 17:03
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Aznar et sa loi "del ladrillo", Sarko qui prenait exemple sur ce pays, des espagnols nombrilistes qui ont cru à cette martingale...

à écrit le 15/02/2013 à 14:03
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L'Espagne a tout misé sur le sport de haut niveau comme vitrine, quoi qu'il en coûte sur le plan éthique ou financier, donc ce n'est pas très surprenant.

à écrit le 15/02/2013 à 13:52
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Le FOOT, l'opium du peuple !

le 15/02/2013 à 14:10
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Il faut bien quelque chose pour le faire rêver un peu, à défaut de lendemains qui chantent..

à écrit le 15/02/2013 à 12:50
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Pas grave si le pays compte 25% de chômeurs, tant que les joueurs gardent leurs places et leurs salaires délirants. Le bas peuple appréciera.

le 15/02/2013 à 15:24
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encor faut il pouvoir se payer la place au stade...

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