Sur le départ, Ben Bernanke dresse son bilan

Après huit ans à la tête de la Fed, Ben Bernanke dresse son bilan composé de trois assouplissements monétaires, mais aussi de plus grande transparence de l'institution financière.
A soixante ans, Ben Bernanke va quitter la Fed après huit ans de service. L'heure pour lui de dresser le bilan de ses trois plans d'assouplissement monétaire et de ses efforts pour rentre l'institution plus transparente. (Photo : Reuters)

"Nul besoin de le dire, mon mandat a été riche en événements": sur le départ après huit ans de service, Ben Bernanke a défendu vendredi le bilan de son action à la tête de la Réserve Fédérale (Fed), lors dune intervention à la réunion annuelle de l'American Economic Association à Philadelphie.

Des "pratiques irresponsables" ont provoqué la crise

Et le propos était assumé. "Nous avons pris des mesures extraordinaires pour faire face à des défis économiques extraordinaires", a martelé le président de la Fed qui aura eu à gérer pendant plus de la moitié de son mandat l'une des pires crises économiques de son histoire.

Il a rappelé comment la bulle immobilière, "gonflée par des pratiques irresponsables de prêts immobiliers et de titrisation", a créé les conditions de la crise financière de 2008 provoquée par la chute de Lehman Brothers.

Défense des injections de liquidités et de la forward guidance

Selon lui, les injections massives de liquidités de la banque centrale ont apporté la bonne réponse. Tout comme la forward guidance, c'est à dire les indications prospectives, permettant de jouer avec les anticipations des marchés. "Les recherches (le) montrent", a affirmé le sexagénaire, accusé par ses détracteurs de n'avoir fait que provoquer une fuite en avant en mettant en place ses mesures.

Depuis la crise, la Fed a maintenu les taux directeurs proches de zéro mais aussi mené trois campagnes d'assouplissement monétaire inédites, achetant massivement bons du Trésor et titres hypothécaires sur le marché secondaire pour influer sur les taux à la baisse. La Fed a ainsi porté son bilan en territoire inconnu, accumulant un montant record d'actifs de 4.000 milliards de dollars. Ce qui ne manque pas de susciter l'inquiétude.

La Fed s'engage à poursuivre aussi longtemps que nécessaire

En décembre, alors que le chômage descendait à 7%, la Fed a finalement décidé de réduire graduellement ses injections mensuelles de liquidités. Cela ne signifie "pas une diminution de son engagement à maintenir une politique monétaire hautement accommodante aussi longtemps que nécessaire", a réaffirmé Ben Bernanke. Il a d'ailleurs à cette occasion rappelé l'intention de la Fed de maintenir les taux d'intérêt proches de zéro "bien après" que le chômage soit retombé sous les 6,5%.

Mais "en dépit des progrès, la reprise demeure de toute évidence incomplète", a estimé le président sortant. "A 7%, le taux de chômage reste élevé", a-t-il ajouté, soulignant le grand nombre de chômeurs de longue durée et la réduction de la population active qui indique que des travailleurs potentiels renoncent à chercher un emploi.

Les républicains dans le viseur pour les restrictions budgétaires

le keynésien Ben Bernanke a par ailleurs critiqué la politique budgétaire restrictive "à l'excès" qui a "probablement été contre-productive". "Avec une politique monétaire et une politique budgétaire travaillant dans des directions opposées, la reprise a été plus faible qu'elle aurait pu l'être", a-t-il déclaré.

Les coupes budgétaires automatiques votées par le Congrès et l'épisode de la fermeture des services administratifs en octobre, le fameux shutdown, ont de fait coûté 1,5 point de croissance à l'économie, selon le Bureau du Budget du Congrès (CBO).

Mais sur ce front désormais, avec le compromis signé entre la Maison-Blanche et le Congrès sur un cadre budgétaire pour deux ans, il "estime que les vents contraires sont en passe de s'apaiser". C'est d'ailleurs sans doute l'un des éléments qui a permis à la Fed de décider de réduire pour la première fois ses achats d'actifs.

L'inventeur de la forward guidance

Le président de la Fed a enfin insisté sur les efforts de transparence entrepris par l'institution sous sa direction : "c'était un de mes objectifs principaux quand je suis devenu président en 2006".

C'est en effet lui qui avait lancé les conférences de presse trimestrielles à l'issue d'une réunion de politique monétaire sur deux, la publication de prévisions économiques de la Fed et la forward guidance. Janet Yellen, qui doit lui succéder en février devrait à tous points de vue assurer la continuité.

Commentaires 7
à écrit le 06/01/2014 à 6:21
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Un de ses objectifs principaux qui l'a conduit à refuser tout audit par le Congrès... au pays des mots vides et des promesses gratuites, il n'y a pas de doute quant à son palmarès.

à écrit le 05/01/2014 à 18:56
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"mais aussi de plus grande transparence de l'institution financière. " : pourquoi, il a expliqué aux américains qui se font escroquer depuis un siècle par cette institution privé ?

à écrit le 04/01/2014 à 21:21
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Il quitte le titanic avant le tsunami, la nouvelle darone va boire la tasse!!!

à écrit le 04/01/2014 à 20:39
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SON bilan ou le bilan de l'institution qu'il a présidé ,ou sa voix ne comptait pas plus que celles des autres et ou les decisions étaient prises à la majorité ! Il y en à mare de ce culte de la personnalité tout azimut !Et dire qu'il a été inventé so...

à écrit le 04/01/2014 à 20:11
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Un gros bravo ben...tu as fait du beau boulot : )

à écrit le 04/01/2014 à 14:52
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les fournisseurs d encre violette et de pk lui doivent un grand merci !!

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