Nucléaire iranien : de nombreux points en suspens, dit l'AIEA

L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique ont accompli des progrès lors de leurs dernières discussions, a indiqué l'agence. Mais il reste encore bon nombre de questions en suspens concernant le programme nucléaire de Téhéran.
Les grandes puissances et l'Iran se retrouvent le 18 février au siège de l'AIEA, pour une nouvelle session de négociations. (Reuters/Leonhard Foeger)

Bon nombre de questions en suspens. L'AIEA a indiqué lundi que le programme nucléaire iranien suscite encore de nombreuses interrogations, alors que le second round des négociations doit s'ouvrir le 18 février prochain.

L'accord doit permettre d'empêcher l'Iran de se doter d'une technologie nucléaire à des fins militaires, en échange de quoi la communauté internationale lèverait les sanctions économiques qu'elle fait peser sur le pays.

Mais si les progrès sont "bons", selon le directeur adjoint de l'AIEA, Tero Varjoranta, "il reste beaucoup de questions en suspens".

Sept mesures pratiques

Dimanche, l'AIEA a annoncé qu'après deux jours de "discussions techniques constructives" à Téhéran, les Iraniens avaient accepté de prendre "sept mesures pratiques" de transparence d'ici le 15 mai.

Les grandes puissances (le groupe P5+1, soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemange) et l'Iran se retrouveront le 18 février à Vienne, au siège de l'AIEA, pour une nouvelle session de négociations.

L'Iran a suspendu ses activités nucléaires les plus sensibles dans le cadre de l'accord provisoire conclu le 24 novembre dernier avec le P5+1. Cet accord intérimaire est entré en vigueur le 20 janvier, ouvrant la voie à une levée partielle des sanctions internationales frappant la République islamique.

Période de six mois

La mise en oeuvre de cet accord a ouvert une période de six mois durant laquelle l'Iran et le P5+1 vont à nouveau discuter pour tenter de parvenir à un règlement définitif du contentieux sur le programme nucléaire iranien, que les Etats-Unis soupçonnent de visées militaires, alors que, pour Téhéran, son objectif est purement civil.

Les entreprises françaises et internationales, pressées de remettre le pied dans un pays aux perspectives économiques très intéressantes risquent donc de devoir ronger leur frein encore un moment.

Allègement provisoire des sanctions

La semaine dernière, une délégation de plus d'une centaine de représentants d'entreprise s'était rendu en Iran sous l'égide du Medef International. Une initiative jugée malvenue par le chef de la diplomatie américaine, John Kerry.

Celui-ci avait appelé son homologue français Laurent Fabius pour lui dire que l'initiative pouvait laisser croire à une normalisation entre la communauté internationale et Téhéran, ce qui n'est pas le cas.

>> Lire : Iran: les entreprises françaises veulent aussi leur part de marché

"L'Iran ne peut être considéré comme un marché ouvert parce que l'allègement des sanctions est tout à fait provisoire, tout à fait limité et tout à fait ciblé", avait indiqué Wendy Sherman, sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques.

Le ministère français des Affaires étrangères avait de son côté souligné que le Medef avait mené cette visite "à titre exploratoire et dans le respect des engagements internationaux de la France".

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