Faut-il ménager la Chine ? La question qui fâche Bloomberg et le New York Times

Le patron de l'agence Bloomberg, Peter Grauer a jugé inopportun d'un point de vue commercial le fait de publier des articles trop incisifs à l'égard de la Chine. Un avis inacceptable aux yeux de celui du New York Times, Mark Thompson.
Le New York Times a recruté un ancien journaliste de Bloomberg qui a raconté avoir été victime de la censure pour des articles sur la Chine.

S'incliner face à la Chine pour y faire des affaires... Pendant que la France déroule le tapis rouge au président chinois, deux des plus grands médias américains s'affrontent sur ce oipnt de déontologie controversé. 

Le "China-bashing" mauvais pour le business?

Pour le patron de Bloomberg, Peter Grauer, il est nécessaire de ménager les susceptibilités des Chinois, sous peine de risquer de perdre des parts de marchés dans un pays, qui, malgré un ralentissement relatif de la croissance reste un eldorado pour les grands groupes occidentaux. Lors d'un discours sur l'Asie le 20 mars, il a ainsi affirmé: 

"Vous êtes tous conscients du fait que de temps à autres nous nous écartons quelque peu [des informations financières] et écrivons des articles qui auraient pu - auraient dû - être en quelque sorte repensés."

Il faut dire que  Bloomberg a publié une série d'articles sur de riches familles chinoises qui visiblement n'ont pas eu l'heur de plaire en Chine. Plusieurs entreprises publiques ont en effet choisi de ne pas renouveler leurs contrats d'abonnements aux fils d'informations de l'agence.

Une démission

Cette politique prônée par le patron de l'agence semblerait avoir été appliquée. Un reporter de Bloomberg, Ben Richardson a même démissionné après 13 ans de services, pour protester contre le sort fait à l'une de ses enquêtes sur la Chine. 

Un autre ancien employé de l'agence, Michael Forsythe, a lui-même rejoint les équipes du NYT après la publication par ce dernier... d'un article sur la censure dont il aurait été victime

Le NYT, défenseur de l'indépendance éditoriale

Mais l'injonction exprimée par Peter Grauer a fait bondir celui du New York Times. Offusqué, Mark Thompson, directeur exécutif du titre a invoqué l'esprit d'Adolph Ochs, qui fut propriétaire du prestigieux quotidien au XIXe siècle pour défendre l'indépendance journalistique.

Lors d'une conférence organisée par le Financial Times mercredi, il a pointé le fait que, malgré la censure imposée depuis des mois aux versions anglaises et chinoises de la version web du journal, cela ne devait pas remettre en cause sa liberté éditoriale. 

Des considérations commerciales n'influenceront jamais les décisions journalistiques prises par les directeurs exécutifs. Nous continueront à faire des reportages sur la Chine avec impartialité, objectivité et sérieux. Exactement comme nous le faisons pour tous les autres pays.

Ironie de l'histoire, le groupe, qui comme de nombreux titres de presse connaît des déboires économiques, a beaucoup intéressé un millionnaire chinois, Chen Guangbiao.  

Commentaires 6
à écrit le 27/03/2014 à 16:04
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Bah alors ? Elle sait plus koi faire ...l' """" élite """"... ! LOL

à écrit le 27/03/2014 à 15:53
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Hypocrites...Y'a une mémoire...!

à écrit le 27/03/2014 à 15:50
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Ha Ha Ha ...Trop drôle la question...!

à écrit le 27/03/2014 à 12:22
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Soyons clairs, la gauche et les journalistes s'étaient plus ou moins déchainés contre Nicolas Sarkozy sur la question du Tibet et des droits de l'homme en Chine. Aujourd'hui c'est le silence absolu et obligatoire.

le 27/03/2014 à 15:52
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Oui , c'est ça...soyons clairs !!! Les anciens colonisateurs qui donnent des leçons à un pays qu'ils ont attaqué , sous Jean-Jaures pour le coloniser...Trop drôle !

à écrit le 27/03/2014 à 11:17
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Soyons clairs, OUI les occidentaux baissent leur pantalon et 'accroupissent devant les chinois pour leur vendre le peu qu'ils peuvent ! En retour, les chinois ne voient dans les occidentaux que des acheteurs pour les tonnes de cochonneries produites ...

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