Après des hausses de 8% en septembre et 7,7% en octobre, la croissance de la production industrielle chinoise continue de ralentir. Le chiffre dévoilé par le Bureau national des statistiques (BNS) s'établit en deçà de la prévision médiane de seize analystes interrogés par le Wall Street Journal, qui tablaient sur une progression de 7,5%.
Léger sursaut
En revanche, les ventes au détail en Chine se sont quelque peu ressaisies, gonflant de 11,7% en novembre sur un an après avoir grimpé de 11,5% le mois précédent, suggérant un sursaut modéré de la consommation des ménages.
Quant aux investissements en capital fixe —qui reflètent les dépenses dans les infrastructures—, ils ont grossi de 15,8% sur un an au cours des onze premiers mois de 2014 (janvier-novembre), un niveau correspondant aux attentes du marché.
C'est toutefois un ralentissement par rapport à la progression enregistrée sur les dix premiers mois (+15,9% sur un an), leur rythme de croissance le plus faible depuis 2001.
Conjoncture morose
Ces statistiques confirment dans l'ensemble l'accès de morosité de la conjoncture, après l'annonce en début de semaine d'une chute inattendue des importations chinoises qui a mis en exergue une demande intérieure désespérément terne.
La croissance économique de la Chine a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis 5 ans, alors même que Pékin s'est fixé un objectif d'"environ 7,5%" pour l'ensemble de l'année. Un pari difficile à tenir, selon la plupart des analystes : la consommation est toujours à la peine, le marché immobilier —un pilier du PIB— n'en finit pas de s'effriter et les tensions déflationnistes s'intensifient.
La hausse des prix à la consommation dans le pays a ainsi marqué le pas en novembre, à 1,4%, soit le plus bas niveau d'inflation depuis 2009, et la tendance devrait encore s'accentuer.