Un rejet qui n'équivaut pas à un vote contre la paix entre Israéliens et Palestiniens. Alors que les États-Unis se sont prononcés contre le projet de résolution palestinien mardi 30 décembre au Conseil de sécurité des Nations unies, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Samantha Power, a expliqué que le pays recherchait "quotidiennement de nouvelles voies pour prendre des mesures constructives de soutien aux parties afin qu'elles progressent vers un accord négocié".
Pour les États-Unis en effet, "la résolution du Conseil de sécurité qui nous a été soumise aujourd'hui n'est pas une mesure constructive". Samantha Power met notamment en cause le "profond déséquilibre" et "de nombreux éléments qui n'incitent pas à des négociations entre les parties, notamment la présence de dates-butoirs qui ne prennent pas en compte les inquiétudes légitimes d'Israël en matière de sécurité".
La France aurait préféré une "démarche consensuelle"
Huit pays seulement, dont la France, se sont prononcés en faveur de ce texte demandant la conclusion de négociations de paix dans un délai d'un an et un retrait israélien des territoires occupés avant la fin de 2017. Outre les États-Unis, l'Australie l'a également rejeté, alors que cinq autres membres du Conseil de sécurité, dont la Grande-Bretagne, se sont abstenus. Toutefois, même si le projet avait recueilli les neuf voix nécessaires à son adoption, le vote américain aurait bloqué la procédure en vertu du droit de veto dont bénéficie Washington au Conseil de sécurité.
Malgré le vote favorable français, le représentant permanent de l'Hexagone auprès de l'ONU, François Delettre, a estimé que le texte mis aux voix n'était pas idéal et aurait préféré "une démarche consensuelle pour rassembler tous les membres du Conseil".
Une "proposition grotesque" pour Israël
"Le résultat du vote d'aujourd'hui montre que le Conseil de sécurité dans son ensemble n'est clairement pas prêt ni disposé à assumer ses responsabilités d'une manière qui nous permettrait d'ouvrir la porte à la paix", a commenté Riyad Mansour, qui représente l'Autorité palestinienne à l'Onu.
Dans une très brève déclaration, le délégué israélien Israël Nitzan a disqualifié pour sa part une "proposition unilatérale grotesque" et prévenu les Palestiniens qu'il ne leur servirait à rien de "s'agiter et de provoquer".