La photo satellite de la base militaire de Doro Gowon, au nord-est du Nigéria, prise le 7 janvier dernier, révèle l'ampleur de l'offensive menées par Boko Haram trois jours plus tôt. Entre le 3 et le 4 janvier, 57% du territoire de la ville a ainsi été rasé, observe l'association humanitaire Human Rights Watch (HRW). À Baga, les zones détruites couvrent environ 11% de la superficie de cette ville densément peuplée.
Rayé de la carte
Au total, seize villages de la région ont été détruits, causant la mort de 2.000 personnes et la fuite de 20.000 autres vers les régions voisines du Nigéria et du Tchad.
"Ces images détaillées donnent à voir une destruction d'une ampleur catastrophique dans deux villes, dont l'une a quasiment été rayée de la carte en l'espace de deux jours", déclare Daniel Eyre, spécialiste du Nigéria pour Amnesty International.
Pour l'association, cette attaque serait "la plus massive et la plus destructrice", depuis le début de la campagne de terreur de Boko Haram en 2009, qui a également enlevé 2.000 jeunes filles l'an dernier, sans que leur trace ne soit encore retrouvée.
Suite à ces attaques, le président nigérian Goodluck Jonathan, en campagne électorale jusqu'en mars prochain, a visité la zone sinistrée le 15 janvier.