Japon : le Premier ministre de nouveau rattrapé par un scandale politico-financier

Shinzo Abe a été interrogé mardi par le Parlement nippon sur des pots-de-vin reçus, selon la presse, par une antenne locale de son parti. Il a nié avoir été au courant.
Cinq ministres du gouvernement de Shinzo Abe se trouvent sur la sellette sur fond d'accusations de corruption.

Le Premier ministre mis en cause à son tour. Une semaine après la démission du ministre de l'Agriculture pour une raison similaire, Shinzo Abe doit affronter un feu nourri de questions, mardi 3 mars au Parlement japonais, sur de possibles irrégularités de financement politique.

Selon la presse nippone, une antenne de la formation politique de droite qu'il dirige, le Parti Libéral-Démocrate (PLD), dans sa circonscription de l'ouest du Japon, a reçu un total de 620.000 yens (4.630 euros) de deux compagnies qui s'étaient vu allouer des subventions publiques moins d'un an auparavant, en violation de la loi. C'est la première fois que le chef du gouvernement est mis en cause depuis son retour au pouvoir fin 2012.

Le ministre de l'Agriculture déjà démissionnaire

"Je n'étais pas au courant", s'est justifié le Premier ministre lors d'une session parlementaire, niant toute responsabilité. "M. Abe va enquêter sur les faits, puis traiter le problème de manière appropriée", a commenté de son côté le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.

Mais la nouvelle affaire tombe mal pour le gouvernement, alors que le ministre de l'Agriculture, Koya Nishikawa, a dû quitter ses fonctions pour une affaire du même acabit. Celui-ci avait reconnu avoir reçu un don de 1 million de yens (7.400 euros) d'une compagnie dirigée par un groupe réunissant divers fabricants de sucre, auquel le ministère avait accordé quelques mois plus tôt une allocation d'un montant de 1,3 milliard de yens (9,7 millions d'euros).

Une autre série de scandales en 2006-2007

Quatre autres ministres se trouvent également sur la sellette sur fond d'accusations du même type: Hakubun Shimomura (Education), Yoshio Mochizuki (Environnement), Yoko Kamikawa (Justice), et dernier en date, Akira Amari (Revitalisation économique). Deux détentrices de portefeuilles (Justice et Industrie) dans le précédent exécutif avaient dû jeter l'éponge à cause, non pas de dons, mais de dépenses inappropriées.

>>LIRE: Japon: plusieurs ministres menacés par des révélations financières

Cette nouvelle série risque de rappeler de très mauvais souvenirs au Premier ministre Abe. Lors de son premier mandat raté à la tête du pays, entre septembre 2006 et septembre 2007, il avait dû affronter plusieurs départs de ministres sur fond de scandales financiers. L'un deux s'était même suicidé, et Abe, quant à lui, avait choisi de partir au bout d'un an.

Commentaire 1
à écrit le 03/03/2015 à 22:38
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Pas faire attention : chez eux, c'est encore plus "normal" que chez nous... Te dire...

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