Les Européens réclament plus de coordination dans la gestion de la crise

L'enquête Eurobaromètre, "Les Européens et la crise financière", publiée le lundi 20 avril, met en évidence l'inquiétude des citoyens européens au sujet de la crise et la nécessité d'une gestion coordonnée en Europe.

Les Européens veulent plus de coordination pour la gestion de la crise, et ont le moral en berne. C'est le résultat d'une enquête Eurobaromètre publiée lundi 20 avril. Lancée par le Parlement européen, ce qui n'est pas habituel, le sondage, mené auprès de plus de 27 000 Européens entre janvier et février 2009, visait à mesurer la perception que les citoyens ont de l'action de l'UE face à la crise économique et financière.

Le monde va très mal, nous ça va bien, merci

L'enquête traduit "une distorsion entre la perception collective et personnelle sur l'évaluation de la crise", a déclaré Pervenche Berès (PSE), présidente de la Commission des Affaires économiques et monétaires, lors d'une conférence de presse de présentation des résultats. En effet, les Européens se montrent personnellement moins atteints que ne l'est l'économie, qu'elle soit nationale, européenne ou mondiale.

90% des Européens pensent cependant que la crise financière actuelle a des conséquences importantes sur l'économie mondiale, les plus inquiets étant les Grecs, les Slovaques et les Néerlandais. De même, 90% d'entre eux estiment graves les conséquences sur l'économie européenne. Au niveau personnel, 58% des sondés se disent touchés par la crise, les pays les plus inquiets étant la Hongrie, la Grèce et l'Estonie.

Parmi ces trois Etats, la Grèce et la Hongrie sont "visiblement" les plus touchés en Europe par la crise, explique Pervenche Berès. Les deux font figure d'exemple, l'un étant le plus fragilisé de la zone euro, l'autre n'étant pas encore dans la zone. Ce sont d'ailleurs ces pays qui, avec la Belgique et la Slovaquie, se montrent souvent les plus pessimistes sur l'ensemble des questions posées.

Le G8, meilleur acteur possible

A la question, qui du FMI, du G8, de l'Union européenne, des Etats-Unis, ou des gouvernements nationaux, peut agir le plus efficacement face à la crise, le G8 remporte la palme de la confiance, avec 25% des voix européennes, et 29% des voix françaises. L'Union européenne arrive en second (17%), puis les Etats-Unis (15%). Le FMI se positionne au dernier rang, avec 10% des voix.

A noter que, parmi les pays considérant l'Union européenne comme l'acteur le plus efficace, les nouveaux Etats-membres tiennent une bonne place (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Estonie).

En revanche, les pays qui ont l'économie la moins fragilisée (Suède, Danemark, France ou Pays-Bas) pensent que les Etats-Unis sont les plus à mêmes d'entrainer le monde vers une sortie de crise.

Renforcer la coordination dans la gestion de la crise

Selon 44% des sondés, les Etats membres agissent individuellement (au Danemark, aux Pays-Bas et en Belgique), alors que 39% d'entre eux estiment qu'ils ont mené une action coordonnée (République tchèque, Lettonie et Finlande).

61% des Européens, se sentiraient en outre mieux protégés si leur pays adoptait des mesures coordonnées à 27. Près de la moitié des Britanniques (41%) considèrent cependant qu'ils seraient mieux protégés par des mesures individuelles.

Avant, c'était mieux ?

L'enquête aborde également la question de la légitimité de l'euro. Les Européens estiment à 50% que leur monnaie nationale les aurait mieux protégé de la crise, alors que les 50% restants considèrent que l'euro protège mieux leur économie. On observe une différence entre les pays du sud (Portugal, Espagne et Italie), plus favorables à l'ancienne devise, que les nordiques (Pays-Bas, Finlande, Allemagne).

A la question : "Votre pays aurait-il été mieux protégé face à la crise économique et financière actuelle si nous avions conservé l'ancienne monnaie?", les sondés répondent en moyenne à 45% oui.

"On peut être déçu ou interrogatif sur les réponses données au rôle de l'euro", indique Pervenche Berès. Mais, continue-t-elle, les réponses stigmatisent bien l'état de l'élargissement de la zone euro. "L'Euro à ce stade n'a pas encore produit tous ses effets", analyse-t-elle.

 


CONTEXTE :

Dans leur rapport sur les dix ans de l'euro (28/10/2008), les députés européens Pervenche Berès (PSE) et Werner Langen (PPE) ont souligné combien l'euro était devenu l'un des symboles forts de l'Europe, et le signe que l'Union européenne était capable de prendre des décisions à long terme. Ils ont également montré l'effet stabilisateur de la monnaie unique. Cependant, les divergences économiques et internes n'ont pas encore été réduites dans toutes les régions de la zone euro.

D'autre part, comme le rappelait Pervenche Berès le 20 avril, "une divergence s'est aggravée, celle de la compétitivité et de la productivité." Une situation qui montre, selon elle, que les outils de la coordination "ne sont pas suffisants".

Le plan de relance de cinq milliards d'euros, adopté par la Commission le 23 mars dernier, doit toujours être adopté par les eurodéputés (EurActiv.fr 23/03/2009). Il devrait être voté lors de la session du 4 au 7 mai.

Site d'EurActiv.fr

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.