La spéculation est-elle seule responsable de la volatilité des cours des matières premières? Alors que Nicolas Sarkozy veut profiter de sa présidence du G20 pour limiter les marges de man?uvre des opérateurs non agricoles sur ces marchés, la question n'en finit pas de provoquer des débats.

"On tire à boulets rouges sur la spéculation mais je ne suis pas sûr que ce soit la vraie raison de la hausse des marchés", a souligné, mardi 15 février, le président de la société de courtage Offre et demande agricole Renaud de Kerpoisson.

Selon lui, la corrélation entre la variation des positions des fonds spéculatifs et la variation des prix du blé n'est que de 42%. Et, à l'en croire, la spéculation a même des effets positifs. "Elle amène de la liquidité, c'est extrêmement important. Elle apporte une information, la possibilité de se couvrir à court et moyen termes", a-t-il souligné. L'information rassure l'agriculteur qui a alors moins d'appréhension à investir, a-t-il précisé.

Il a aussi rappelé qu'en 2009, lors d'une baisse de prix, certains acteurs du marché ont acheté "massivement". "Ils ont empêché un effondrement des prix".

Le principal syndicat agricole, favorable à une régulation du marché, reconnait aussi que les causes de la variation des prix sont multiples. "Nous n'avons jamais dit et nous ne disons pas que les marchés financiers sont la cause de la volatilité mais nous disons qu'ils accentuent, qu'ils accroissent la volatilité sur le marché", a tenu à préciser le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, Xavier Beulin, mercredi 16 février.

Problème de disponibilité

Pour Renaud de Kerpoisson et Xavier Beulin, la disponibilité des produits sur le marché est un autre problème important.

"Ce n'est pas la spéculation qui dicte les prix", a expliqué Renaud de Kerpoisson. Il a dénoncé le comportement des opérateurs du marché, tels que les industriels, qui, selon lui, n'hésitent pas à faire doubler le prix du blé pour avoir de la marchandise disponible.

Lire la suite de l'article : "Prix agricoles : la spéculation pas responsable de tous les maux".

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