La Suisse ne veut pas affaiblir sa défense face au franc fort

Le franc fort a testé la semaine dernière le cours plancher de 1,20 franc pour un euro fixé par la banque centrale suisse. Cette dernière entend ne pas baisser la garde pour maintenir la compétitivité de la confédération.
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Le statut de "valeur refuge" du franc suisse cause bien des soucis aux responsables de la politique monétaire helvète. Dès que les marchés européens sont chahutés, les investisseurs se ruent sur les actifs libellés en franc suisse, entraînant une appréciation de la monnaie désastreuse pour les exportations.

Cours plancher de 1,20 franc pour 1 euro
Confrontée à un afflux massif de capitaux l'été dernier, la Suisse a été obligée de prendre des mesures radicales. Et pour cause. La devise helvétique avait quasiment atteint la parité avec l'euro, propulsée à 1,01 franc pour 1 euro le 9 août ! Après avoir tenté, sans succès, de dissuader les investisseurs en proposant des taux de rémunération proche de zéro, le 6 septembre, la Banque nationale suisse (BNS) s'est finalement décidée à fixer un cours plancher de 1,20 franc pour 1 euro.

Coups de boutoir
Mais sur le marché des changes, qui dit plancher, dit également irrépressible besoin de le tester... La semaine dernière, ce dernier a déjà cédé deux fois (le 5 et le 9 avril) sous les coups de boutoir des investisseurs. En cause : les difficultés de l'Espagne et les craintes de nouvelles turbulences sur les marchés européens. Tous les actifs réputés sûrs, du Bund allemand au franc suisse, en ont « profité ». La BNS n'a alors pas eu d'autre choix que de montrer sa détermination en vendant massivement des francs suisses. Reste maintenant à savoir si les opérateurs de marché sont convaincus ou s'ils reviendront à la charge à la première occasion. Pour l'heure, ils semblent calmés. Le président par interim de l'institution, Thomas Jordan, a assuré ce mardi matin que la politique de la BNS demeurait inchangée et que l'institution était "prête à acheter des devises étrangères en quantités illimitées" pour tenir le plancher.

Enjeux conjoncturels

Il est vrai que pour l'économie suisse, limiter l'appréciation du franc est vital. Certes, dans son dernier bulletin, l'institut KOF de l'institut fédéral de technologie de Zurich, notait que « la diversification géographique de ses relations commerciales » et l'importance de ses liens avec l'Allemagne, pouvaient « atténuer légèrement la vigueur du franc ». Mais il y a néanmoins un effet multiplicateur face de la crise. Pour 2012, le KOF prévoit ainsi une croissance de 0,8 % seulement des exportations, contre 3,7 % pour les importations. Autrement dit, la contribution du commerce extérieur pourrait être négative cette année. Du coup, la Suisse ne peut compter que sur sa consommation privée qui reste vigoureuse puisque la KOF table sur une croissance de 0,8 % cette année, bien plus que la stagnation attendue dans la zone euro. Mais le danger pour la Confédération serait que l'économie ne vive que de cette demande intérieure, au risque de miner un peu plus une compétitivité déjà mise à mal par le franc fort.

 

 


 

Commentaires 6
à écrit le 10/04/2012 à 22:01
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Si j'ai bien compris, quoiqu'on fasse, la France l'aura toujours quelque part. Il faudra bien savoir un jour à qui profite le crime, il n'y a pas d'autres mots surtout si on regarde les grecs se suicider tous jours sans que nous bronchion, de peur qu...

à écrit le 10/04/2012 à 17:08
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Moi ce que je trouve élégant et gracieux dans tout ça c'est que les équilibres qu'ils soient physiques ou économiques ont pour vocation à se réaliser quels que soient l'énérgie que l'on dépense pour aller contre. De manière plus terre à terre acc...

le 10/04/2012 à 17:53
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Les Suisses peuvent produire autant de CHF qu'ils le veulent pour satisfaire le marché et maintenir le niveau de leur monnaie au niveau qui leur convient. A contrario, les Etats européens doivent demander humblement à la BCE et à l'Allemagne de bien ...

le 11/04/2012 à 10:00
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N'empêche que Lol a raison. Tôt ou tard, les suisses prendront l'euro. S'ils ont gagné des batailles, ils ne pourront pas gagner cette guerre.

le 11/04/2012 à 12:56
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l euro n`existera plus dans sa forme actuelle dans quelques mois....

le 10/05/2012 à 18:41
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ont a gagné des batailles mais ont gagnera la guerre .. Ont en veux pas de tout ca.. ont est bien mieux sans..

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