La présidence chypriote de l'UE commencera-t-elle par la case FESF ?

Chypre pourrait être le quatrième pays de la zone euro à réclamer une aide du FESF après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Le secteur bancaire est très affecté par la crise grecque. Les oligarques russes, dont une partie de l'argent transite par l'île, pourraient être les victimes collatérales de cette dégradation.
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Chypre va-t-elle inaugurer sa présidence de l'Union européenne par une demande d'aide au FESF ? La république insulaire bruisse depuis plusieurs jours de rumeurs à ce sujet. Le secteur financier de ce pays de 800.000 habitants, occupé en partie par l'armée turque depuis 1974, est en effet à l'agonie. La Banque populaire de Chypre, plus connu sous le nom de Marfin, doit en effet trouver avant le 30 juin 1,8 milliard d'euros afin de satisfaire aux critères de solvabilité de l'union européenne. Cette somme peut paraître faible, mais elle représente pas moins de 10 % du PIB chypriote. Le secteur bancaire chypriote est très exposé au risque grec. Au total, cette exposition s'élèverait à 22 milliards d'euros, soit 144 % du PIB de l'île. Le plan de restructuration de la dette hellénique a déjà coûté 3 milliards d'euros aux banques chypriotes.

Pas d'autre option que le FESF

Malgré un endettement apparemment limité de 73 % du PIB, Nicosie ne peut en réalité se permettre de renflouer la Marfin. L'an passé, l'Etat chypriote avait évité la cessation de paiement de justesse, et uniquement grâce à un généreux prêt de 2,5 milliards d'euros accordés par l'Etat russe à la dernière minute. Cette fois, Moscou, pour qui Chypre est une plate-forme de financement importante de son économie (l'argent des oligarques y transite), ne semble pas décider à mettre à nouveau la main à la poche. Resterait donc l'option du FESF qui a été évoqué ce week-end par le premier ministre de l'île et par le président de la banque centrale dans une interview au Financial Times. Ce mardi, le porte-parole du ggouvernement chypriote a évoqué de "sérieuses possibilités" que l'aide soit demandé. Officiellement, à Bruxelles, on se dit « sûr que Chypre n'a pas besoin de l'aide internationale ». Il est vrai que voir le pays président de l'Union se traîner à la porte du FESF ferait désordre.

Conditions drastiques

A Nicosie, on voudrait également éviter de recourir à l'aide européenne. L'économie serait en effet alors placer sous tutelle du FMI et de Bruxelles qui pourraient réclamer une hausse de l'impôt sur les sociétés. Actuellement, cette taxe s'élève à 10 % et permet de faire de Chypre une des places de finance offshore parmi les plus courues du monde. L'argent russe, mais aussi grec et moyen-oriental, y trouve un havre de paix et de discrétion. Du reste, l'économie chypriote va déjà mal. L'an dernier, l'explosion d'un dépôt de munition a affecté une centrale électrique proche, provoquant une flambées des coûts énergétiques.

La crise mondiale a fait le reste : le PIB a progressé de 0,5 % en 2011 et pourrait reculer de 0,8 % cette année. L'application d'un programme « d'ajustement »  pourrait donc affaiblir encore le pays et ses dirigeants. Mais en réalité, l'avenir de l'île dépend en grande partie du résultat des élections grecques le 17 juin. Si la Grèce finit par quitter l'euro, le secteur financier chypriote n'y résistera pas et l'argent des oligarques de l'ex-URSS pourrait être une victime collatérale de la crise grecque.
 

Commentaires 4
à écrit le 06/06/2012 à 12:40
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On a bien choisi nos partenaires europeens....pire que nous pour nous permettre de briller....Arretez le massacre et reprenons l europe...au debut

à écrit le 06/06/2012 à 11:03
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Il est insensé que la Présidence de l'UE soit assumée par Chypre. Comment en est-on arrivé là ? Les Technocrates de Bruxelles et les Politiques sont des irresponsables.

à écrit le 05/06/2012 à 23:01
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Les 10 pays qui n'ont pas adopté l'euro, connaissent une croissance forte. La Pologne occupe une place stratégique en Europe, la première destination des investissements étrangers, en particulier français. Elle a une forte capacité d'exportation.

à écrit le 05/06/2012 à 20:05
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Un (petit) domino... Choisissez bien ou vous logez votre épargne !

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