Aura-t-on un jugement de Salomon pour régler la question du prochain président de l'Eurogroupe, l'instance qui regroupe les ministres des Finances des pays de la zone euro ? Selon Der Spiegel, un compromis serait en cours entre Paris et Berlin : l'actuel ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, et Pierre Moscovici, l'actuel locataire de Bercy, se partageraient le prochain mandat. Wolfgang Schäuble entamerait le mandat, Pierre Moscovici l'achèverait.Cette division mettrait tout le monde d'accord. D'autant que Wolfgang Schäuble n'est assuré de rester ministre des Finances que jusqu'à l'automne 2013, puisque des élections fédérales sont prévues outre-Rhin en septembre 2013. Un mandat de président de l'Eurogroupe varie entre deux ans et deux ans et demi.
Oppositions franco-allemandes
Paris et Berlin se sont longtemps déchirés sur ce poste que la chancelière Angela Merkel voulait voir réserver à l'Allemagne. L'actuel président, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker occupe ce poste depuis sa création en 2005. Mais depuis l'élection de François Hollande, Paris rechigne à voir le locataire de la Wilhelmstrasse occuper également ces fonctions. Et le nouveau gouvernement français avait mis en avant la propre candidature de Pierre Moscovici.
Jeu de chaises musicales
Dans un esprit de compromis, Paris avait proposé la prolongation de Jean-Claude Juncker pour six mois, le temps de trouver une solution. Celui-ci s'était dit prêt à obtempérer si l'on acceptait la nomination d'Yves Mersch, l'actuel président de la Banque centrale luxembourgeoise au directoire de la BCE à la place de l'Espagnol José Manuel Gonzalez Páramo. Mais cette fois, c'est Madrid qui voit d'un mauvais œil son éviction du directoire de la BCE.
Pas de « Monsieur Euro »
Ce dimanche à Reims, François Hollande a promis une « solution franco-allemande » pour la présidence de l'Eurogroupe. Ce pourrait donc être celle évoquée par Der Spiegel. Mais le président français a rejeté la création d'un « Monsieur euro », qui serait un « super-président » de l'Eurogroupe avec des pouvoirs renforcés. « Il n'y a pas besoin en ce moment d'un « Monsieur Euro » », a tranché François Hollande.
