L'entreprise privée de sécurité G4S a présenté samedi ses excuses pour ne pas avoir été capable de fournir le contingent prévu de gardiens pour les jeux Olympiques de Londres, obligeant l'armée à déployer à la dernière minute 3.500 hommes supplémentaires. Ce fiasco pourrait coûter cher au groupe, une perte de 50 millions de livres (63 millions d'euros) est attendue, a prévenu le directeur général de G4S, Nick Buckles, interrogé par la BBC. Conséquence de cette nouvelle, le titre de G4S perdait 6,71% vers 10h30 lundi, soit la plus forte baisse de l'indice des principales valeurs de la Bourse de Londres, le FTSE-100 qui affichait lui un recul de 0,15%.
Une amende de 10 à 20 millions de livres
L'entreprise britannique, qui emploie 650.000 personnes dans le monde, devait fournir 10.400 gardes pendant les JO, mais elle a reconnu piteusement jeudi, à deux semaines du début des Jeux, qu'elle avait rencontré "quelques difficultés en matière de recrutement de personnel", obligeant l'armée à revoir à la hausse son dispositif. G4S est passible d'une amende 10 à 20 millions de livres pour ne pas avoir rempli son contrat de 284 millions de livres, et devra en sus couvrir le coût lié au déploiement de 3.500 troupes supplémentaires. Au total, 17.000 soldats seront impliqués dans le dispositif général de sécurité de 40.000 hommes mis en place pour les JO (27 juillet-12 août).
La sécurité est d'autant plus prioritaire que Londres a connu son pire attentat 24 heures après avoir été choisie pour accueillir les Jeux, le 7 juillet 2007. Des bombes dans les transports publics avaient fait 52 morts.
L'annulation des JO coûterait plus de 4 milliards d'euros
L'annulation des Jeux olympiques de Londres, du fait par exemple d'une menace qui pèserait sur la sécurité, coûterait plus de 4 milliards d'euros, a déclaré un responsable du réassureur Munich Re au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Cela correspond à la somme des risques de pertes assurables lors de la Coupe du monde de 2010 et les Jeux olympiques devraient relever de la même catégorie", a expliqué Andrew Duxbury, directeur de la souscription chez Munich Re.
Mais Londres a tenté de rassurer : les Jeux olympiques de Londres ne sont pas menacés par la défaillance d'un important sous-traitant qui ne pourra pas fournir le nombre de vigiles prévus au départ dans le contrat, ont déclaré dimanche des ministres et le directeur du comité d'organisation de la ville pour mettre un terme à la polémique avant l'arrivée des athlètes.
Le gouvernement britannique a annoncé la semaine dernière qu'il mobiliserait 3.500 soldats supplémentaires pour combler le manque de vigiles sur les infrastructures olympiques.