Le Portugal, bon élève coté finance, mais sur le front de l'emploi...

Lisbonne va percevoir une nouvelle tranche d'aide, de 1,5 milliard d'euros, pour respect des engagements. Sous assistance financière depuis 2011, le Portugal applique à la lettre le programme de rigueur exigé par l'Europe et le FMI en échange d'une aide de 78 milliards d'euros. Mais les bailleurs de fonds s'inquiètent de l'explosion du chômage.
Le Premier ministre du Portugal, Pedro Passos Coelho /Copyright Reuters

Le Portugal est un bon élève, du moins aux yeux de ses bailleurs de fonds internationaux (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI). La preuve, comme le recommande le mémorandum, il va recevoir sans problème une nouvelle tranche de 1,48 milliard d'euros, portant à 53,1 milliards le montant déjà versé (30,5 milliards par l?UE et 22,6 milliards par le FMI) au pays depuis l?accord d'un plan d'aide d?un montant de 78 milliards d?euros décidé en mai 2011.

Objectif de réduction du déficité inchangé

Et son Premier ministre n?a pas l?intention de fléchir son action : « Les principaux objectifs que le gouvernement s?est engagé à atteindre ne seront pas modifiés », martelait la semaine dernière le conservateur Pedro Passos Coelho devant les députés. Il est vrai que le programme, souligne le rapport de la Commission européenne publié mardi, continue à se dérouler à un bon rythme, et l?objectif de réduction de déficit reste inchangé, contrairement à son voisin espagnol qui a obtenu deux révisions à la hausse. Lisbonne est donc bien parti pour afficher un déficit public inférieur à 4,5% cette année. En revanche, le Portugal doit faire face à une envolée non prévue du chômage. « La récession a clairement joué un rôle majeur dans la hausse du chômage",explique Abebe Aemro Selassie, chef de la mission FMI au Portugal, dans un entretien à IMF Survey Magazine.

Bonne tenue des exportations

En matière de PIB, la contraction de l?activité devrait atteindre ? 3% contre ? 3,3% estimé en février dernier pour 2012. Le pays devrait renouer avec la croissance en 2013, avec +0,2%, estime la Commission. Si les exportations font mieux que prévu, elles compensent à peine le fléchissement de la consommation intérieure. Ce fléchissement de la demande locale est liée à l'explosion du chômage. Il devrait atteindre 15,4% cette année (contre 14,4% estimé en février) et 15,8% en 2013, soit 1,4 point de plus que la projection de février. Chez les jeunes (16-25 ans), il atteint 36%, indique le FMI.

Entre les premiers trimestres 2001 et 2012, il a crû de quelque 10 points, dont 7 points entre les premiers trimestres de 2008, année de la crise financière mondiale, et 2012. Selon la Commission européenne, cette hausse « reflète des facteurs structurels, comme le cadre institutionnel du marché du travail, le niveau de compétences qui réduisent le dynamisme du marché de l?emploi dans un contexte de changement dans la division du travail internationale. »

Chute de l'emploi dans le BTP

FElle traduit aussi le cycle de boom et de correction de l'économie déclenché par la baisse des taux et les projections de hausse des revenus qui ont accompagné l?inclusion du Portugal dans la zone euro. Cette époque est révolue. Depuis 2008, le nombre de Portugais ayant perdu leur emploi s?élève à plus d'un demi-million, et le secteur du BTP représente à lui seul 33% de ces pertes d?emplois.

"Face à cette hausse du chômage, le gouvernement a réagi par des mesures à la fois sur l'offre et la demande pour en atténuer l'impact. Il va fournir des moyens de formation aux travailleurs et des incitatio ns fiscale pour les employeurs, en mettant l'accent sur les jeunes, pour aider les travailleurs à retrouver un emploi", explique Abebe Aemro Selassie. Selon lui, "les réformes en cours du marché du travail devrait aussi améliorer cette situation", avec à la clé une plus grande flexibilité des salaires, qui devrait, selon le FMI, réduire l'ampleur des pertes d'emploi de l'économie portugaise.

Commentaires 2
à écrit le 18/07/2012 à 7:30
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Aux armes citoyens,hélas,ce serra le terrible,mais le seul moyen de faire bouger les choses,l'histoire malheureusement se répète,car soyons réaliste le réel problème viens pour une partie de la surpopulation mondiale et la place de nous limiter en no...

à écrit le 17/07/2012 à 22:43
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Le Portugal fait tout ce qu'on lui demande. Et ça ne sert à rien. L'Italie de Monti fait presque tout ce qu'on lui demande. Et ça ne sert à rien. L'Espagne de Rajoy fait plus encore que ce qui lui a été demandé. Et ça ne sert à rien. La Grèce n'a pas...

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