La confiance reviendrait-elle? En décembre 2011, la Banque Centrale Européenne (BCE) prêtait 468 milliards d'euros à 523 banques européennes, pour une durée de trois ans. Mercredi 30 janvier, 278 de ces banques vont commencer à en rembourser une partie de ces crédits plus tôt que prévu, pour 137,16 milliards d'euros, soit un peu plus du quart du montant total. Ces banques saisissent la première opportunité qui leur est offerte de réaliser un remboursement anticipé de la première des "opérations de refinancement à plus long terme" (LTRO) lancées pour soutenir le crédit. Celle-ci, suivie d'une seconde en février 2012 -800 établissements avaient emprunté 529 milliards d'euros- avait été décidée par la BCE pour tenter de remédier à une crise de confiance qui menaçait d'étrangler certaines banques de la zone euro, dans l'incapacité de trouver des liquidités sur le marché interbancaire.
Ce premier remboursement anticipé constitue donc une bonne nouvelle, selon certains analystes. Grâce à l'amélioration substantielle du marché interbancaire, de nombreuses banques avaient exprimé ces dernières semaines leur intention de rembourser de manière anticipée cet argent pour montrer qu'elles vont bien. "Certaines banques veulent utiliser ces remboursements pour gonfler les muscles", selon une source bancaire.
La liste des banques qui veulent rembourser ne sera pas dévoilée
La BCE se refuse à publier le nom des banques qui souhaitent rembourser, ni les montants qu'elles s'apprêtent à rendre. Certains établissements bancaires ont toutefois dévoilé leurs intentions: KBC, le bancassureur belge, entend rembourser 8,3 milliards d'euros au premier trimestre; l'allemand Commerzbank a confirmé vouloir rendre les 17 milliards empruntés, et la britannique Lloyds vise le remboursement de 10 milliards d'euros, soit 75% des sommes empruntées.
Soutenir la croissance
En prêtant aux banques pour cette durée inédite et à très bon marché, l'objectif pour la BCE était de les voir desserrer les cordons de la bourse et prêter davantage aux entreprises et ménages pour soutenir la croissance. Un espoir quelque peu déçu, de l'aveu même de son président Mario Draghi.
Les deux LTRO successifs, en décembre 2011 et février 2012, avaient permis à la BCE d'injecter un peu plus de 1.000 milliards d'euros dans le système financier.
(Avec agences)
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