Bras de fer en vue entre les Grecs et la troïka

Les inspecteurs commencent leur travail d'analyse de la situation ce mercredi, accueillis par une grève générale. L'enjeu : éviter de nouvelles mesures d'austérité.

C'est sur fond de grève générale que les inspecteurs de la troïka commencent leur travail à Athènes ce mercredi. Une nouvelle fois donc, c'est un pays à l'arrêt qui accueille donc les représentants du FMI, de la Commission européenne et de la BCE : écoles fermées, ports et gares à l'arrêt, guichets et magasins fermés, cabinets médicaux portes closes…

Un pays exsangue

Si la manifestation athénienne a finalement été annulée compte tenu du mauvais temps, la grève de 24 heures, à l'appel des syndicats des secteurs public et privé, a été bien suivie. Le message que les salariés grecs ont voulu envoyé à la troïka est simple : «  plus de coupes dans les salaires et les retraites, plus de licenciements dans la fonction publique. »

Car si, dans les bureaux d'économistes, on commence à parler de reprise en Grèce, si la Commission européenne prévoit une croissance de 0,6 % l'an prochain - la première depuis 2008, l'Hellène de la rue souffre toujours autant. La richesse du pays a fondu d'un quart et, selon un chiffre de l'office grec des statistiques Elstat, les Grecs sont 40 % plus pauvres qu'en 2008.

Les finances grecques vont mieux, mais ce n'est pas assez

Car ni le retour à la croissance, ni la perspective d'un excédent budgétaire primaire dès cette année, ne permet de résoudre l'équation de la dette grecque. En juillet 2014, le plan actuel de soutien à la Grèce viendra à échéance. Selon les savants calculs de la troïka réalisés lors de la mise en place de ce (second) plan, en 2012, la Grèce doit alors être capable de financer elle-même, par ses excédents, le service de sa dette à partir de cette date. Il y a fort à parier qu'au rythme actuel ce ne sera pas le cas.

Que faire après 2014 ?

Il faudra alors préparer un troisième plan de soutien à la Grèce, soit par une nouvelle aide directe du MES, soit par une nouvelle restructuration de la dette, soit par les deux. Or, les bailleurs de fonds d'Athènes ne veulent pas de ce scénario. Une nouvelle aide devrait passer sous les fourches caudines du Bundestag, ce qui est toujours délicat, notamment pour une chancelière Merkel qui, quoique alliée avec la SPD, doit toujours regarder de près l'évolution du parti anti-euro AfD. Quant à la restructuration de la dette, elle signifierait que des organismes publics comme la BCE, la banque allemande KfW ou le MES renonce à leurs créances. Cela semble tout aussi difficile, lorsque l'on sait que les banques centrales nationales ont refusé de renouveler leurs obligations grecques arrivant à échéance.

Athènes ne veut pas de mesures supplémentaires

Du coup, la troïka pourrait être tentée de durcir encore le ton vis-à-vis d'Athènes en lui demandant d'accélérer encore les économies afin de rentrer dans les clous d'ici juillet. Une perspective qui inquiète beaucoup les Grecs, mais aussi le gouvernement. La semaine dernière, le président grec Karolos Papoulias, a martelé que le « peuple grec ne pouvait plus rien donner. » Même le premier ministre grec Antonis Samaras qui, à l'été dernier, avait consenti et fait consentir sa coalition à de nouvelles coupes, a dû promettre mardi qu'il « excluait toute nouvelle coupe dans les salaires et les retraites. »

Ne pas gâcher la croissance, ni favoriser Syriza

Le gouvernement entend faire réviser à la troïka l'objectif d'excédent primaire pour 2014 de 1,5 % à 0,8 % du PIB et obtenir un prolongement de l'aide en 2014 et 2015 sans nouveau « mémorandum », autrement dit sans nouvelles conditions d'austérité. La crainte d'Antonis Samaras est celle de réduire encore la croissance déjà trop faible que connaîtra le pays en 2014. D'autant que l'excédent budgétaire dégagé cette année est fragile et s'explique en grande partie par le versement par la BCE des bénéfices engrangées sur les obligations grecques. Il s'agit aussi d'éviter de donner du grain à moudre à l'opposition, la Syriza d'Alexis Tsipras qui, dans les sondages, talonne son parti, la Nouvelle Démocratie.

Le spectre des élections européennes

Un nouveau bras de fer - le énième - s'engage donc entre la Grèce et la Troïka. Jusqu'ici, Athènes a pratiquement toujours dû céder. Cette fois, néanmoins, Athènes peut se prévaloir de plusieurs succès obtenus. Sera-ce suffisant ? Pas sûr, alors que se profilent les élections européennes qui vont apeurer les grands d'Europe.

Commentaires 18
à écrit le 07/11/2013 à 15:23
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@Yves: 1) je ne suis pas certain de l'utilité de nos impôts, car il me semble être faits pour payer nos dirigeants à prix d'or et les guéguerres qui ne nous regardent pas. 2) Je crois savoir quer les Grecs paient d'autres taxes qui supplantent la tax...

à écrit le 07/11/2013 à 15:03
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C'est risible de prétendre apeurés devant des élections les grands d'Europe. Cela fait un demi-siècle qu'ils trichent, mentent, imposent , jusque même en prenant le contre-pied des résultats d'un référendum "perdu". La troïka se met à s'interroger, s...

à écrit le 07/11/2013 à 10:05
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De dire que les Grecs soient 40% moins riche c'est qu'ils ont été riches en dettes. Maintenant quand il faut payer sa dette on se rend compte qu'on a pris l'habitude d'un niveau de vie. Mais qui n'a été qu'un chateau de sable parce que fondé sue l'ar...

le 07/11/2013 à 13:29
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la réalité va vous rattraper à vous aussi, espérons que vous le preniez avec autant de philosophie, pauvre clown...

à écrit le 07/11/2013 à 8:52
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marre marre marre de ses grecs il savent que pleuré et profiter de notre argents , dehors .point

le 07/11/2013 à 9:09
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je suis grecque, je suis pauvre, je ne vole pas, je ne profite pas de votre argent, mais je peux vous donner des cours de francais.

le 07/11/2013 à 13:30
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bravo, vous avez raison de moucher ce pauvre type qui va pleurer des larmes de sang quand la caf sera à sec...

à écrit le 07/11/2013 à 7:09
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la troïka composée de fonctionnaires grassement payés avec notre argent et nos impôts a mis à genoux des pays comme la Gréce et ce au profit des banques et de la finance mondiale ; c'est une honte le système que nous devons subir sans pouvoir rien fa...

à écrit le 06/11/2013 à 20:10
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Cette europe est néfaste pour les peuples comment faut-il le dire. N'accusez pas le peuple grec qui souffre. L'évasion fiscale c'est a un degré supérieur. Il vaudrait mieux les soutenir pour qu'ils sortent de ce champ de ruine qu'est l'Europe.

à écrit le 06/11/2013 à 20:06
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Quand on sait que le peuple grec ne paye que 20 % de sa TVA, et encore moins son impôt foncier,... on a un certain mal à prendre sa plainte au sérieux...

le 06/11/2013 à 22:31
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"on a un certain mal à prendre sa plainte au sérieux..." : Leurs créanciers, roi de la magouille dans la finance, payent leurs impôts eux? Les montages sont légaux, l'idée est là?

le 07/11/2013 à 7:20
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@Yves : Il y a confusion des genres de votre part, concernant le peuple grec!!!

le 07/11/2013 à 15:23
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@Yves: 1) je ne suis pas certain de l'utilité de nos impôts, car il me semble être faits pour payer nos dirigeants à prix d'or et les guéguerres qui ne nous regardent pas. 2) Je crois savoir quer les Grecs paient d'autres taxes qui supplantent la tax...

à écrit le 06/11/2013 à 19:44
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Dehors les grecs tricheurs ! En plus comme cela les autres verront ce que cela donne la sortie de l'euro.

le 07/11/2013 à 7:36
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Jérôme, vous dites dehors les grecs tricheurs pourquoi? Vous savez qui c'est la TROÏKA, vous pouvez mettre un visage, un nom moi je ne peux pas vous pouvez vérifier le montant de la dette française grecque et autres moi je ne peux pas vous pouvez sa...

à écrit le 06/11/2013 à 19:07
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Quand on sait que le peuple grec ne paye que 20 % de sa TVA, et encore moins son impôt foncier,... on a un certain mal à prendre sa plainte au sérieux...

à écrit le 06/11/2013 à 18:34
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Vous avez raison,merci à celle belle europe!

à écrit le 06/11/2013 à 18:20
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Les élections européennes et leur résultat", font en faire, en effet trembler plus d'un !!!!

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