Dans une lettre aux militants rendue publique ce lundi, Bertrand Delanoë appelle à désigner Martine Aubry comme premier secrétaire du parti jeudi prochain. Le maire PS de Paris avait obtenu 25,24% des voix lors du vote du 6 novembre qui invitait les militants à se prononcer sur six motions différentes. Il était arrivé en seconde position, suivi par la maire de Lille (24,32%), soit 49,56 % à eux deux. Ségolène Royal avait remporté le scrutin avec un score de 29,08%.
"Notre responsabilité est immense", souligne le maire dans sa lettre. "Jeudi soir, chaque militant est en effet appelé à s'exprimer, par son vote, sur ce qui est l'enjeu décisif de ce scrutin, comme l'ont démontré les principaux discours prononcés à Reims : l'identité même du parti socialiste", poursuit-il.
Bertrand Delanoë rejette par ailleurs dans sa lettre l?ouverture vers le MoDem de François Bayrou prôné par Ségolène Royal, appelant à "une stratégie d'alliances claire, qui implique de s'ouvrir à toutes les formations de gauche, mais à rejeter l'ambiguïté d'alliances avec un parti qui se refuse à différencier la droite de la gauche".
Ce lundi, suite à l?appel du maire de Paris, François Rebsamen, maire de Dijon et partisan de l?ex-candidate à la présidentielle, a dénoncé "une stratégie d'empêchement" à l?égard de Ségolène Royal. "Je ne pense pas que cela modifie profondément la structure du vote", a-t-il insisté. Martine Aubry avec Laurent Fabius, "c'est presque le vieux parti", a-t-il également déclaré.
L?eurodéputé Benoît Hamon, arrivé en quatrième position lors du vote du 6 novembre avec 18,5% des voix, a pour sa part jugé "décevant" l'appel de Bertrand Delanoë. "La vieille logique du règlement de comptes prend le pas sur le renouvellement", a-t-il déclaré ce lundi lors d?une rencontre avec la presse.
"Le camp perdant" lors de l'élection du premier secrétaire "mettra en oeuvre une stratégie d'empêchement pour éviter que l'autre ne prenne l'avantage en vue de la présidentielle de 2012", a-t-il diagnostiqué, affirmant : "ma candidature a l'avantage de jeter des ponts entre nous. Je ne suis pas dans leurs querelles." Benoît Hamon a précisé qu?en cas de deuxième tour, il donnerait une consigne de vote s?il n?était pas l?un des deux finalistes.
