Jack Lang doit rencontrer Raul Castro, le président cubain, ce mercredi 25 février, l'ancien ministre socialiste venant d'être nommé « émissaire spécial pour Cuba » par Nicolas Sarkozy pour promouvoir le « dialogue politique et la coopération ». Le président français veut certes renouer les liens de la France avec l'île des Caraïbes depuis que l'Union européenne a levé les sanctions contre Cuba et décidé en octobre de reprendre sa coopération avec l'île communiste.
Jack Lang a été nommé pour ses « compétences, notamment en matière internationale », assure le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Jack Lang est actuellement à La Havane pour sa nouvelle mission et est "porteur d'un message du président". Sa mission serait ponctuelle et s'achèvera au retour de Jack Lang de Cuba.
Mais la décision élyséenne relève surtout de la politique d'"ouverture" et Jack Lang apparaît comme une belle prise de guerre après la nomination de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay et celle d'Eric Besson à la prospective puis à l'immigration. Celui qui a été le seul responsable présent dans tous les gouvernements dirigé par un premier ministre PS durant les deux septennats de François Mitterrand a été régulièrement soupçonné de vouloir céder aux sirènes sarkozistes.
Jack Lang a plusieurs fois démenti vouloir entrer au gouvernement, mais n'a jamais exclu d'accepter d'éventuelles missions "de réflexion". Le député du Pas-de-Calais a notamment participé au comité de révision de la Constitution présidé par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et a été le seul socialiste à voter la réforme adoptée en juillet 2008 à une voix près.
Au PS, on tente de minimiser le geste. Informé mardi, Martine Aubry souligne : « cela fait partie des talents de la France, Jack Lang ! Tout le monde a envie de les utiliser. On utilise les talents, les contacts de Jack Lang pour que la France soit présente au moment où les Etats-Unis veulent sans doute reprendre contact à Cuba ».
