"Informations fausses", "campagnes de surenchère", "calomnies".... Objet d'une enquête préliminaire de la brigade financière sur des mouvements de fonds suspects entre plusieurs associations et ses comptes bancaires, Julien Dray a lancé sa contre-offensive médiatique, non seulement par le biais d'un livre (L'Epreuve, au Cherche Midi), mais encore dans les colonnes du Monde daté de ce samedi, quotidien auquel il a intenté un procès.
Il nie catégoriquement tout "trou" dans sa comptabilité dans les années 2005 à 2008, alors que des informations de presse faisaient état de revenus à hauteur de 1,6 million d'euros sur cette période, tandis que ses dépenses auraient dépassé 2 millions. "Cela n'existe pas, dit-il. J'ai toutes les pièces comptables qui le prouvent".
Il se défend aussi des accusations de corruption sur les marchés publics - "l'enquête policière a conclu qu'elle n'était pas fondée", précise-t-il - comme des soupçons nés du fait qu'il ne tirait pas d'argent liquide de son compte bancaire personnel, ce qui aurait pu accréditer l'idée selon laquelle il se servait dans les caisses d'associations amies. De même, il affirme que l'accusation selon laquelle il aurait volé des cotisations "ne tient pas debout".
En revanche, il reconnaît l'existence de prêts réalisés par son assistante et un responsable associatif, "fin 2007 et durant l'année 2008" et destinés à "couvrir des échéances bancaires concernant des prêts antérieurs". Selon lui, tout était "licite" et ces sommes "ont été remboursées ou sont en train de l'être".
Si Julien Dray dit assumer sa "passion pour les montres anciennes", qui a alimenté les soupçons sur ses dépenses décrites comme somptuaires, il fustige en revanche certaines dérives du journalisme d'investigation : "les supposés journalistes d'investigation sont des relais, instrumentalisés par ceux qui veulent lancer des affaires (...) Ils sont des boîtes aux lettres". "Qui est derrière tout cela ?", questionne-t-il, tout en critiquant aussi certains amis socialsites qui ont brillé par "l'absence de défense pourtant élémentaire sur le plan de la camaraderie".