"Nous souhaitons qu'il y ait un développement de la vidéosurveillance dans les régions, là ou le conseil régional est compétent : les gares, les lycées." Invité lundi matin d'Europe 1, Xavier Bertrand a replacé sans complexe l'insécurité au coeur de la campagne. "On a un PS qui refuse ce débat car il est incompétent sur cette question de la sécurité", a ajouté le secrétaire général de l'UMP. A quelques jours du premier tour des régionales qui s'annonce difficile pour la majorité, Bertrand, comme les autres leaders de l'UMP, réutilisent le vieil argument que la droite ressort à chaque campagne non sans succès face à la gauche : l'insécurité.

En Ile-de-France, la tête de liste UMP, Valérie Pécresse, toujours à la peine face au socialiste Jean-Paul Huchon, vient ainsi de proposer la création d'un système d'alerte par SMS en cas d'agression dans le RER. Déjà, lors de violences à l'intérieur de lycées de banlieue parisienne voici quelques semaines, les candidats UMP avaient tenté de rebondir sur le thème de l'insécurité. Sans grand succès si l'on en croit les sondages d'intention de vote en faveur de l'UMP francilienne.

"Nos valeurs"

"Nous devons nous battre sur nos valeurs", lançait d'ailleurs l'autre dimanche Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur, lors de La Tribune-BFM. Des propos qui visent autant à remobiliser l'électorat UMP qu'à décourager les électeurs de la majorité de voter Front national.

Mais en prévision du second tour, la majorité peut également espérer enfoncer un coin entre le PS, la gauche de la gauche et surtout les écologistes, qui devront faire alliance face aux candidats UMP. Or, sur le thème de la sécurité, il est clair qu'il y a toujours un monde entre le "réalisme" des responsables socialistes, encore traumatisés par la déconvenue de Lionel Jospin en 2002, et "l'angélisme" des militants verts ou trotskistes. De là à inverser la tendance ?