Georges Frêche est décédé

Le Conseil Régional de Languedoc-Roussillon a confirmé dimanche soir le décès de son président, Georges Frêche. L'ancien député-maire de Montpellier avait 72 ans.

Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon, est décédé dimanche après une carrière politique de près de 40 ans émaillée sur la fin de déclarations controversées. Exclu du Parti socialiste en 2007, Georges Frêche, âgé de 72 ans, est mort vers 18h45 dans son appartement de fonction de l'hôtel de région, a-t-on appris auprès du conseil régional.

Né à Puylaurens (Tarn) le 9 juillet 1938, Georges Frêche a été maire de Montpellier entre 1977 et 2004 et il a été élu député de l'Hérault à cinq reprises. Il a quitté l'Assemblée nationale en 2002. Physique imposant et voix rocailleuse, il a souvent choqué par des déclarations s'éloignant de la ligne de son parti et il n'avait pas de mots assez durs pour condamner la direction du Parti socialiste, trop éloignée du peuple selon lui. Professeur de droit romain, il a été réélu au printemps dernier à la tête du Languedoc-Roussillon à une très large majorité face à l'opposition de droite et, fait inédit, face à une liste investie par le Parti socialiste.

Ces élections régionales ont en effet constitué le dernier coup d'éclat de l'ancien maoïste contre la direction du PS. Après qu'il a qualifié de "pas catholique" la tête de Laurent Fabius, de confession juive, le premier secrétaire Martine Aubry a décidé de lui opposer une liste concurrente et d'exclure les 59 dissidents qui lui étaient restés fidèles. Georges Frêche avait lui été exclu du parti en 2007 pour une succession de propos controversés, sur les harkis et les "Blacks" de l'équipe de France de football. Mais le poids des fédérations PS du Languedoc-Roussillon, fortes de 15.000 militants, faisait de Frêche à chaque scrutin interne un enjeu pour les dirigeants nationaux.

"TRACE INDÉLÉBILE"

Dimanche soir, au Parti socialiste, tous préféraient se souvenir du "bâtisseur" et non du provocateur. "Je salue la mémoire d'un grand élu, visionnaire et bâtisseur, dont le nom restera à jamais lié à Montpellier et sa région", a réagi Martine Aubry, premier secrétaire du PS, dans un communiqué. "Au-delà des désaccords que nous avons pu avoir, je souhaite me souvenir d'un homme courageux et engagé", a-t-elle ajouté.

"De Georges Frêche, je veux retenir davantage ce qu'il a fait que ce qu'il a pu dire", a dit l'ancien premier secrétaire François Hollande, le qualifiant d'"homme d'une grande sensibilité". Georges Frêche souffrait de problèmes cardiaques et articulaires depuis plusieurs années et se déplaçait avec difficulté, a rappelé le député socialiste de Haute-Garonne Gérard Bapt. Hélène Mandroux, qui dirigeait la liste officielle du PS largement battue aux dernières régionales, a qualifié son prédécesseur à l'hôtel de ville de Montpellier de "grand maire". "C'était un grand maire (...) Il a su réveiller cette ville pour en faire une très grande capitale non seulement régionale mais nationale et internationale", a-t-elle déclaré sur France Info.

"Il restera à tout jamais lié à l'histoire de Montpellier. C'était un bâtisseur, un très grand historien, un très grand orateur. Il voyait toujours les choses avec vingt ans d'avance", a-t-elle ajouté. Les élus de la région, de gauche comme de droite, ont salué le maire qui a régné sur l'agglomération montpelliéraine durant plus de trente ans."La trace indélébile que Georges Frêche laisse à Montpellier et dans sa région est l'oeuvre d'un élu hors du commun, visionnaire, qui ne cédait rien à l'intérêt général", a dit à Reuters Jean-Pierre Grand, député UMP de l'Hérault. Ses adversaires politiques l'accusaient de clientélisme auprès des communautés diverses de Montpellier et critiquaient ses projets originaux, comme les statues géantes érigées cette année à la gloire de cinq dirigeants historiques dont Lénine. Il avait été poursuivi pour avoir traité en 2006 des harkis sympathisants UMP de "sous-hommes". Mis en examen en mars 2006 pour injures à caractère racial, il avait été relaxé le 13 septembre 2007 par la cour d'appel, qui a jugé que "les propos ne s'adressaient d'aucune manière à la communauté harkie mais à deux individus".

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